Gnose - L'Institut Culturel Quetzalcoatl

Gnose ICQ dans: Anglais | Espagnol

 
Livre : La Flûte Enchantée et l’Initiation

CHAPITE 1. LE POUVOIR DE LA PAROLE

Premier Acte : Scène 1

la flûte enchantée

A travers tous les âges de l’histoire et tout autour du monde, nous pouvons voir dans chaque légende, conte et par-dessus tout, très spécialement dans les livres sacrés, l’éternel lutte entre les puissances du bien et du mal.

Une telle lutte incessante si bien décrite par les plus grands sages ne devrait nous surprendre et se passe dans les profondeurs non explorées de l’univers intérieur. De telles forces du bien et du mal sont représentées dans la Flûte Enchantée par deux temples : un, dédié à la Lune, gouverné par la Reine de la Nuit, et l’autre dédié au Soleil, dirigé par Sarastro, un prêtre solaire.

La Lune et le Soleil ont toujours été le sujet d’une infinité de symbolismes, c’est à l’aspirant de comprendre ces mystères, il devra utiliser son cœur pour les comprendre. Il est évident que dans ce symbolisme, les idées solaires représentées par Sarastro, sont celles qui mènent à la vérité, le bien, la sagesse, la bonté, la véracité et l’amour ; en fait, aux valeurs de la conscience. Les idées lunaires sont symbolisées par la Reine de la Nuit, vif symbole du mal, de la vengeance, de la  haine, de la rancœur, des milles et milles défauts psychologiques que nous portons intérieurement. A côté de tout temple de lumière, existe toujours un temple des ténèbres.

Avec notre imagination créatrice, transportons-nous dans un lieu énigmatique de l’ancienne Egypte : nous sommes dans les  domaines de la Reine de la Nuit, où se trouve un temple splendide dans les montagnes, dans une zone rocailleuse, avec seulement quelques arbres dispersés ; cette atmosphère mystérieuse dans son ensemble nous invite à pénétrer dans les secrets sacrés de l’auto connaissance.

temple

La Flûte Enchantée place le début de cette histoire précisément dans un tel endroit, parce que certains temples des mystères sont associés à une zone rocailleuse, nous signalant ainsi le travail qu’il faudra faire à travers les mystères de l’apôtre Pierre, puisque ce nom vient de Patar ou Pierre, représentant le travail avec la transmutation des énergies créatrices.

Le Maître Samael Aun Weor, nous dit, en parlant du temple où se trouve le Saint Graal, dans son livre « Le Parsifal Dévoilé » : « Cet endroit de la scène plus que lugubre est, sans doute, très sévère et mystérieux…. Le terrain austère, indispensablement rocailleux, en accord avec les traditions initiatiques avec un espace très clair qui resplendit en son centre».

Le grand maître Jésus, nous éclaire et nous dit pourquoi le travail doit débuter de cette manière, il nous dit à ce sujet qu’il est nécessaire de cimenter notre maison sur la pierre et non pas sur les sables du désert que sont les théories car, plus nous lisons et lisons, si nous ne portons pas dans la pratique l’enseignement, n’importe quel vent ou inondation de l’adversité nous mènera vers l’échec.

Un gigantesque et redoutable serpent poursuit un prince japonais appelé Tamino, qui, même s’il a un arc à la main, son carquois n’a déjà plus de flèches. « Au secours !, au secours ! Oh ! Je suis perdu ! Ce serpent sournois m’a désigné comme victime ! Dieux miséricordieux ! Le serpent se rapproche ! Ah ! Sauvez-moi ! Ah ! Protégez-moi ! ».

Nous devons voir les protagonistes de la Flûte Enchantée comme des façons d’agir chez l’être humain, de notre attitude devant la vie, du niveau d’Etre ou niveau spirituel que nous possédons.

Le prince Tamino est l’être humain sincère qui cherche le chemin de la vérité, qui aspire à s’unir à nouveau avec la divinité, qui souhaite le retour à la lumière, humains très rares dans cette époque superficielle dans laquelle nous vivons, il faudrait les chercher avec la lanterne du philosophe grec Diogène. Il devient le prototype de la personne que nous devons aspirer être et vers lesquelles est dirigée la gnose.

Il essaye de lutter contre l’énorme serpent négatif, très similaire au serpent Midgar dans le livre sacré des Eddas germaniques ; d’après ce livre, ce serpent inonde tout ce monde, et ceci est une grande réalité . Ce sont les forces bestiales passionnelles qui vivent à l’intérieur de chacun de nous. Malgré les efforts du prince Tamino, il n’a pas les moyens de lutter, il désire le faire, mais ne dispose pas des clefs pour réussir puisqu’il n’a pas de flèches.

Comme nous le voyons, voilà le clair exemple de l’être humain sincère qui lutte contre ses passions (le serpent) mais qui ne possède pas la science de la gnose ou les clefs (les flèches) pour réussir, mais il y a quelque chose que l’on peut noter et qui nous invite à réfléchir, Tamino crie d’une façon très sincère, il demande de l’aide aux dieux, c’est ainsi que nous devrions agir, nous invitant à ne pas être fiers, à reconnaître notre misère intérieure, savoir que nous avons besoin de l’aide supérieure et la demander avec toutes les forces de notre âme et de notre cœur. Malgré tous ces efforts il ne peut rien contre le serpent et tombe évanoui.

Les trois dames

les dames

Du temple surgissent trois dames dont le visage est couvert d’un voile, elles ont dans leurs mains des javelots en argent et luttant avec courage contre la bête, elles arrivent à le tuer. « Meurs monstre, notre pouvoir te tue ! (elles tuent le serpent). Victoire ! Victoire ! Nous avons accompli l’exploit héroïque ! Cet homme a été libéré par le courage de notre bras ! » Pour interpréter ces symboles nous devons nous servir de l’ancienne science de l’alchimie et de la kabbale millénaire ou science des numéros.

Le numéro trois sera présent dans toute la Flûte Enchantée puisque, en accord avec le symbolisme des numéros ou la kabbale, il représente : l’élaboration matérielle et spirituelle, la création, faire les choses avec beauté, l’art, la mère céleste, les forces créatrices et l’Esprit Saint ; il aura n’importe laquelle de ces significations tout ceci dépendant du message que l’on veut faire passer.

L’argent, en alchimie, représente la femme, les forces féminines en action. Le javelot est l’emblème de la force sexuelle dûment transmutée et dirigée pour donner la mort au serpent de nos passions bestiales.

Le voile qui couvre le visage des trois dames est le voile du mystère, le voile d’Isis (notre mère divine) que seul peut enlever celui qui s’est complètement dominé lui-même.

Les trois dames sont la représentation des forces créatrices de l’être humain, celles qui nous donnèrent la vie, origines des mondes, des bêtes et des hommes ; la force la plus puissante du cosmos infini, qui peut être utilisée pour le bien et pour nous libérer des forces ténébreuses du serpent, mais qui peut être utilisée aussi pour le mal, nous rendant esclaves et nous menant à la misère et à la douleur.

Dans ce cas précis, le chiffre trois, avec ces femmes, signifie que nous avons la possibilité d’utiliser correctement les forces de la création en tuant le serpent de nos propres créations animales, ou faire une mauvaise utilisation de ces dernières, ceci représenté dans la lutte impulsive pour le prince Tamino : elles se laissent fasciner par la beauté du prince (l’énergie sexuelle mal dirigée) et aucune des trois ne veut le laisser tout seul, les trois veulent rester pour le protéger et demandent aux autres d’aller porter le message à la Reine de la Nuit leur maîtresse.

 « 1°Dame (contemplant Tamino) : un jeune homme fringuant, délicat et beau ! 2° Dame : je n’en ai jamais vu d’aussi beau ! 3° Dame : oui oui ! Si beau qu’on pourrait peindre son portrait ! Les trois dames : si je consacrais mon cœur à l’amour, ce jeune serait l’élu. Allons voir notre princesse pour lui dire ce qui est arrivé : peut être que ce ravissant jeune homme pourra lui redonner la tranquillité perdue. 1°Dame : allez-y et dites le lui. Moi, je resterai là. 2°Dame : Non, non, allez –y vous autres. Je resterai pour le protéger. 3° Dame : non, non, c’est impossible, c’est moi seule qui le protégerai ! 1° Dame : moi je reste ici ! 2° Dame : moi je vais le protéger ! 3° Dame : moi je le protégerai ! 1° Dame : moi je reste ici ! 2° Dame : moi je vais le veiller ! 3° Dame : moi je le protégerai ! Les trois dames : moi, moi, moi ! (en elles-mêmes) m’en aller moi ? Ah ah ! Elles aimeraient bien rester seules avec lui ! Non, non, ce n’est pas possible ! Qu’est ce que je ne donnerais pas moi pour vivre avec ce jeune homme ! Pour l’avoir pour moi toute seule ! Mais personne ne s’en va, ce n’est pas possible, le mieux soit que je m’en aille (A voix haute à Tamino) : Oh, beau et aimable jeune homme, oh jeune homme chéri ! Au revoir ! A la prochaine fois quand je te reverrai ! »

Finalement, elles s’en vont vers leur temple et laissent Tamino seul évanoui. Peu de temps après, il reprend connaissance, il voit le serpent mort à ses pieds et entend les joyeux sons d’une flûte de Pan qui se rapproche de plus en plus : c’est Papageno, un oiselier qui est habillé entièrement comme un oiseau, avec des plumes partout, content il va jouant et chantant. Il porte sur son dos une grande cage pleine d’oiseaux qu’il apporte au temple pour les donner à la Reine de la Nuit, afin de les échanger contre du pain, du vin et des figues.  

Papageno

papageno

C’est l’être humain qui ne cherche pas le chemin secret, mais qui ne commet aucun délit, il est bon maître de maison, il symbolise la personne qui accomplit ses devoirs dans le foyer, c’est un bon père, bon fils, bon citoyen, mais il ne ressent pas d’inquiétudes pour entrer sur le chemin secret.

Sa tenue d’animal (l’oiseau) montre que beaucoup de ce que possède l’être humain actuellement  est encore de nature animale. Par son chant, il montre que ce qu’il souhaite uniquement c’est d’avoir une petite femme avec qui partager sa vie, sans aucun désir mystique ou transcendantal.

« Je suis l’oiselier, toujours content, youpi ! Les vieux et les jeunes me connaissent comme oiselier dans tout le pays. Je chasse et je joue de la flûte. Je peux être joyeux et content, parce que tous les oiseaux sont à moi. Je suis l’oiselier, toujours joyeux, youpi ! Les vieux et les jeunes me connaissent  dans tout le pays. J’aimerais avoir un filet pour jeunes filles, je les attraperais par douzaines ! Ensuite je les mettrais dans une cage et elles seraient toutes à moi. Si toutes les jeunes filles étaient à moi je les échangerais contre du sucre et pour celle que je préfèrerais je lui donnerais tout de suite le sucre et elle m’embrasserait avec délicatesse, si elle était ma femme et moi son mari. Elle dormirait à mes côtés et je la bercerais comme si elle était une petite fille. » (Air : Je suis l’oiselier.)

Dans les aspirations de Papageno, nous voyons clairement l’arcane six du tarot dans son aspect de l’amoureux, la seule chose qui l’intéresse, c’est d’avoir sa femme mais sans aucun but de caractère supérieur.

Qui sommes-nous ?

Tamino écoute tout le chant de Papageno, prudemment caché et voyant qu’il n’y avait pas de danger, va à la rencontre de ce singulier personnage qui déjà se dirige aux portes du temple de la Reine de la Nuit et lui demande qui il est. La réponse de Papageno est simple, il est un être humain comme n’importe qui, Tamino lui répond que lui est fils d’un grand souverain, gouverneur de plusieurs comtés.

La Flûte Enchantée commence à dévoiler les bases de l’initiation ; nous ne pouvons aspirer à ce que la gnose, la connaissance divine, fleurisse en nous, si nous ne savons pas qui nous sommes, les fausses idées que chacun a de soi même, que ce soit une personne simple comme Papageno ou comme une personne compliquée comme Tamino, sont complètement superficielles, vaines et vides.

Les bases sur lesquelles nous nous reposons psychologiquement comme de nous considérer très importants par le fait même de dominer plusieurs personnes, comme le prince Tamino, sont des choses de peu d’importance pour l’esprit, alors que nous, nous pensons que le pouvoir est ce qu’il y a de plus important. L’ignorance absolue de Papageno de tout ce qui se passe en dehors de ces lieux ainsi que de sa propre naissance, est en réalité, l’ignorance dans laquelle nous nous trouvons plongés, nous, l’humanité entière par rapport à la connaissance gnostique transcendantale.

On a besoin de beaucoup plus, il est nécessaire de commencer par nous observer, dans le but de nous auto-connaître, pour briser les illusions que nous avons de nous-mêmes. Il existe beaucoup de supposés mentals qui durant toute leur vie considèrent que sont très réels : le prestige, le fait d’avoir beaucoup d’argent, les propriétés, les titres etc....

« Une personne se repose sur sa position, une autre sur l’argent, etc.… Le plus curieux, que nous soyons riches ou mendiants, c’est que nous avons besoin de tous et nous vivons de tous, bien que nous soyons gonflés d’orgueil. Dans tout ça, nous nous croyons très forts et nous sommes épouvantablement faibles. Il est urgent de nous auto-observer, d’instant en instant, dans le but  de connaître clairement les fondements sur lesquels nous nous reposons ; lorsque l’on découvre  ce qui nous offense le plus à un moment donné, alors, on découvre les bases sur lesquelles on repose psychologiquement ». (Samaël Aun Weor. Étude du Moi)

Le Mensonge

La discussion suit son cours, Tamino regarde Papageno de façon très étrange, parce qu’il est entièrement habillé comme un oiseau, Papageno se sent intimidé, il a un peu peur, et, pour se sortir de cette situation, il lui dit qu’il est très fort. Tamino pense alors que celui-ci a tué le serpent, Papageno ne le nie pas et lui affirme en plus qu’il l’a étranglé de ses propres mains.

Si nous portons un peu d’attention à notre vie, nous nous rendrons compte que ce sont les émotions négatives qui nous mènent au mensonge, et cela est devenu tellement habituel qu’il fait partie de notre vie quotidienne, nous apprenons à mentir dès notre enfance sans nous rendre compte des graves conséquences que cela implique.

« Le plus grave, est que l’être humain devient menteur à cause des émotions négatives. Le mensonge provoque une connexion erronée parce que l’énergie de l’Ancien des Jours passe harmonieusement et parfaitement à travers les dix Séphirots de la Kabbale hébraïque pour arriver à Malchut, le règne, la personne physique, psychophysique, se connecte mal chez le menteur. Ceci produit une dislocation intentionnelle de son mental et comme conséquence surgit le mensonge, c'est-à-dire, une connexion erronée » (Samael Aun Weor, Conférence sur Alcione).

Le mensonge est le contraire de la vérité, lorsque quelqu’un ment, il s’éloigne  donc de l’Esprit divin. Si nous prétendons nous rapprocher à Ce qui n’a pas de nom, il est évident que notre conduite doit être en accord avec ses attributs, et si le Père interne est vérité, alors, chaque fois que nous mentons, nous nous séparons du Père et en nous en éloignant, nous tombons en disgrâce.

« Avant de parler, pose-toi la question. Est-ce que ce que je vais dire est utile ? Est-ce bon ? Est-ce vrai ? Est-ce harmonieux ? Si tu ne peux répondre à ces questions par l’affirmative, descends au fond même de ta conscience. Etudie, va, observe, médite et fait une pause, une longue pause de silence sur le diapason aigre de tes propres suggestions…  Si ce que tu vas dire n’a pas un rythme pérenne d’harmonie, cache toi sous ta cape et détruit en silence ton propre accord dissonant. Rends-toi compte que tout dans la nature est rythme, tout est harmonie…. Chaque parole qui sort de ta bouche comme un fil tranchant qu’impulse ta passion, brise ces lois…. Et l’âme muette, silencieuse, s’en ressent, elle est blessée dans son rythme harmonieux …… (Arnoldo Krum Heller, Rose Esotérique)

Punition de Papageno

Les trois Dames arrivent et elles s’étaient rendues compte des mensonges de Papageno, celui-ci leur donne les oiseaux et au lieu de lui donner du vin, elles lui donnent de l’eau, au lieu de pain, une pierre et à la place des figues, lui ferment la bouche avec un cadenas en or.

Le mauvais usage du verbe, non seulement amène des situations compliquées dans la vie, mais plus encore, cela affecte l’énergie créatrice, ainsi nous le voyons dans les symboles que reçoit Papageno à la place de ceux de d’habitude.

Les trois dames ont l’habitude de lui donner du pain de sucre, du vin et des figues ; le pain et le vin sont des éléments essentiels dans la dernière cène du maître Jésus, emblème de la possibilité de pouvoir transmuter les énergies créatrices ; nous ne devons pas oublier que ce même maître, en cherchant des figues sur un figuier stérile, ne les trouvant pas demande qu’on le coupe ; il est intéressant de savoir que les créatures élémentales du département du figuier sont en relation avec les forces qui nous menèrent à l’existence.

Il est étonnant de voir la relation qui existe entre la parole et le sexe, un adolescent en ayant ses caractères sexuels secondaires, change de voix, lorsque l’on vieillit et on perd ses fonctions sexuelles, on change aussi de voix, il n’est pas étonnant que dans la Flûte Enchantée on nous fait comprendre qu’avec le mensonge nous affectons les processus naturels de l’énergie sexuelle.

« Il existe une intime relation entre les glandes sexuelles et le larynx créateur. Lorsque l’enfant arrive à l’âge de 14 ans, sa voix se transforme en voix d’homme. Cette heureuse transformation est due à ce qu’entrent en activité les glandes sexuelles. Ainsi donc, cette intime relation entre les glandes sexuelles et le larynx créateur est irréfutable. ! » (Samaël Aun Weor. Mantras Théurgie).

Ceux qui cherchent l’initiation doivent apprendre à donner un usage adéquat à l’énergie sexuelle, mais ceci est impossible, même avec de suprêmes efforts, si on ne fait pas attention au verbe, si on ment, si on calomnie, si on dit des paroles à double sens, morbides, si on critique etc.… ce verbe mal utilisé changera la vibration de l’énergie sexuelle en la polarisant de façon négative.

Il est intéressant de voir ici des symboles inversés, en montrant comment le mauvais usage du verbe change la polarité de l’énergie sexuelle, la rendant négative. Ainsi, au lieu de voir transmuter les eaux en vin, comme le fit Jésus lors des noces de Cana, ici, à la place de lui donner du vin, on lui donne de l’eau, à la place du pain on lui donne une pierre et à la place des douces figues on lui ferme la bouche avec un cadenas.

Le portrait

le portrait

Les trois dames donnent au prince Tamino, par ordre de la Reine de la Nuit, un portrait de sa fille Pamina. Le prince Tamino tombe immédiatement amoureux d’elle et dit rempli d’émotion :

« Ce portrait est d’une beauté enchanteresse, aucun œil n’a jamais rien vu de pareil ! Je sens comment cette image divine rempli mon cœur d’émotion. IL est vrai que je ne suis pas capable de lui donner un nom, mais je la sens brûler dans mon cœur. Est-ce de l’amour cette sensation ? Oui, oui, c’est uniquement de l’amour ! Oh ! Si je pouvais la rencontrer ! Oh ! Si elle pouvait se trouver devant moi ! Moi… moi….. De façon chaleureuse et pure…. Que ferais-je ? Je la serrerais avec délice contre ma poitrine ardente et alors elle serait mienne pour toujours ! » (Air : Cette image est d’une beauté enchanteresse).

Les paroles prononcées par le prince, éberlué par le portrait de la princesse, sont intéressantes, cela nous montre en même temps le souhait de conquérir l’âme divine. Le Père interne ou Etre, émane de nous-mêmes en une âme humaine et une âme divine, se sont des âmes jumelles qui ont pour but de réussir à fusionner entre elles dans un mariage parfait ; les légendes médiévales du cavalier luttant pour sa dame, disposé aux plus grands sacrifices nous parlent de cette nécessité d’arriver au divin, d’unir le terrestre au spirituel.

Mais dans un même temps, le prince nous parle du désir de rencontrer l’amour dans notre vie. Il ne nous dit pas de chercher l’amour en dehors du mariage si nous sommes mariés ce qui serait un adultère, mais nous dit de retrouver l’amour dans le couple que nous formons en cet instant, voir dans notre partenaire le chemin de l’auto réalisation. Et, bien sûr, nombreux sont les défauts qui nous empêchent de réaliser ce désir, ce sont : l’auto considération, l’auto importance, la jalousie, la colère, l’intolérance, la passion animale, la luxure etc.…

Alors, les trois dames l’informent qu’il s’agit de Pamina, qu’elle est la fille de la Reine de la Nuit, qui a été séquestrée par Sarastro, un gouverneur cruel dont le palais est fortement gardé. Immédiatement, le prince Tamino ressent le besoin urgent d’aller la sauver.

Ici, on pourrait penser qu’il s’agit d’un sauvetage classique d’une dame séquestrée par les puissances du mal, en réalité, c’est quelque chose de beaucoup plus profond et à la fois habituel dans notre vie de tous les jours. Sarastro n’est pas un gouverneur cruel, tout au contraire, c’est un prêtre solaire qui instruit les mystères d’Isis, notre Divine Mère intérieure et d’Osiris, le Père qui est en secret.
Il est très intéressant de voir ce que la Flûte Enchantée veut nous faire comprendre ; tout ce que nous pensons être bien, est totalement erroné, et ce que nous croyons être mal, par l’information que nous recevons de la société, est finalement dans le fond, bien.

A titre d’exemple, nous avons commis beaucoup d’erreurs dans le passé, il suffit de se souvenir de la « Sainte Inquisition » où au nom de Dieu nous avons tué, torturé et nous avons commis des centaines d’actes de cruauté, mais, ce qui est curieux c’est que nous pensions, à ce moment là que c’était ce qu’il y avait de plus correct. De nos jours, la dégénérescence  sexuelle, l’avortement et les drogues sont des choses normales et on les considère comme faisant partie de la vie, qu’elles sont nécessaires et parfaitement justifiables, lorsqu’il est certain que nous marchons sur un chemin aberrant.

Il est incroyable que chacun pense le meilleur de lui-même, mais le miroir dans lequel nous devons nous voir est l’état actuel de notre monde. S’il y a des guerres, des famines, des pestes, des maladies, des crimes, et des violences, ce n’est que l’extériorisation de tout ce que nous portons à l’intérieur de nous-mêmes.
De plus, les mensonges sont très compliqués, ils concernent toute chose, pour que nous restions dans l’erreur, ces mensonges sont dirigés vers nos sentiments les plus nobles mais sont masqués de façon trompeuse.

La Reine de la Nuit

la reine de la nuit

Deux montagnes s’ouvrent et surgit au milieu de la foudre et de coups de tonnerre, la Reine de la Nuit, assise sur un trône fait d’étoiles, elle dit à Tamino avec un très beau chant accompagné d’une exquise mélodie qui véritablement émeut tous ceux qui l’entendent :

« Ne tremble pas, mon cher fils ! Car tu es innocent, sage et pieux. Un jeune homme comme toi est celui qui peut le mieux consoler ce cœur de mère profondément affligé. J’ai été élue pour souffrir, car il me manque ma fille ; en la perdant, j’ai perdu tout mon bonheur : une mauvaise personne me l’a enlevée. Je la vois encore trembler avec une agitation terrifiante, je vois ses sursauts d’angoisse, ses efforts timides. J’ai vu comment on me la volée : « au secours ! » c’est uniquement ce qu’elle a dit ; seulement que sa demande fut vaine car ma force était trop faible. Tu iras la libérer, tu seras le sauveur de ma fille. Et si je te vois revenir victorieux, elle sera à toi pour toujours » (Air : Oh ! n’aies pas peur, mon cher fils).

La musique est ineffable, les chants sont très beaux, c’est précisément ainsi que sont les tromperies de la fausse société dans laquelle nous nous trouvons, de la science officielle tournée vers le délit et même celles de notre propre famille dans l’erreur qui veut nous faire suivre un chemin incorrect ; elle touche les fibres les plus sensibles de notre être mais elle nous amène vers un mensonge, dans l’abime de la perdition dans lequel nous nous trouvons actuellement sans même nous en apercevoir ; nous prenons le chemin sinistre mais nous pensons que nous agissons bien.

« Souvenez vous que le chemin qui conduit à l’Abime est rempli de bonnes intentions. « Beaucoup sont appelés et peu sont élus. » Les méchants de toutes les époques ont eu de très bonnes intentions. Hitler, plein de magnifiques intentions détruisit beaucoup de peuples et par sa faute, moururent des millions de personnes. Le bourreau qui effectue un ordre injuste, rempli de magnifiques intentions, assassine ses semblables. Nous ne devons pas oublier la Sainte Inquisition. Alors, des inquisiteurs avec de magnifiques intentions condamnèrent beaucoup de malheureux au bûcher, à la torture etc.…. » Samaël Aun Weor. Étude du Moi).

Les montagnes se referment lorsque se termine le mensonge de la Reine de la Nuit, la salle et le trône d’étoiles disparaissent. Tamino est déconcerté, il croit encore qu’il a rêvé.

La Vérité

Papageno entre en scène et s’approche de Tamino avec son cadenas sur la bouche, résultat de son mensonge, qu’ils n’arrivent pas à enlever; les trois dames apparaissent et lui ôtent la punition en lui ordonnant de ne plus jamais mentir.

IL est très important de faire attention à sa parole. Saint Jacques le Majeur, dans son Epître Universelle, dit que la langue est comme un petit feu mais qu’elle est capable de provoquer de très grands incendies, il nous invite à réfléchir sur le fait que d’une fontaine d’eau cristalline (le verbe bien utilisé) ne peut jaillir en même temps une eau vénéneuse (le verbe mal utilisé).

Pourquoi la Flûte Enchantée donne-t-elle autant d’importance à la parole ? Qu’est ce que cela à avoir avec l’initiation ? En vérité, le verbe est sacré ; nous disons dans le Notre Père : « Que Ton Nom soit sanctifié », c'est-à-dire, le verbe divin, la parole créatrice ; ceci implique que l’on doit se rendre compte que la divinité a créé tout ce qui existe avec le Verbe, pour cela il est divin. La philosophie grecque associe le nom Logos à la divinité et littéralement signifie : parole, verbe.

Le pouvoir est l’attribut de l’Esprit Saint, l’amour du Christ et la vérité est l’attribut du Père intérieur, et chaque fois que nous mentons, il se produit un court circuit avec Cela qui n’a pas de nom. Il est important d’apprendre à parler lorsque l’essence parle et à se taire lorsque l’essence se tait.

« Nous devons cultiver la sincérité parce que dans la substance de la sincérité poussent  les plus belles fleurs de l’esprit» (Samaël Aun Weor. Rose Ignée).

Les trois dames disent à Papageno que le cadenas est un avertissement, alors tous déclarent :

« si on mettait un cadenas comme celui là à tous les menteurs, au lieu de la haine et de la calomnie, il y aurait de l’amour et de la fraternité ».

Elles sont innombrables les scènes fatidiques à cause de la mauvaise utilisation de la parole. Socrate déclare que lorsque le verbe est mal utilisé, non seulement on fait du mal au corps mais on le fait aussi à l’âme. La parole a une grande responsabilité, nous devons faire très attention à ce que nous disons et comment nous le disons.

« Quelques fois, parler est un délit, et quelques fois, se taire l’est aussi. Il est mal de parler lorsque l’on doit se taire, comme se taire lorsque l’on doit parler. Il faut apprendre à manier le verbe, et savoir calculer avec exactitude la conséquence de nos paroles. Une même parole peut être une bénédiction pour une personne et une insulte pour une autre. C’est pour cela qu’avant de parler, nous devons en calculer la conséquence. Les Seigneurs du Karma jugent les choses dans les  faits, sans prendre en compte les bonnes intentions » (Samaël Aun Weor. Rose Ignée).

L’amour et la fraternité régneraient dans nos foyers et conséquence logique, dans la société, si on apprenait à utiliser le verbe comme il se doit. Mais les émotions négatives sont un problème très grave car à cause d’elles, nous devenons des menteurs.

Même si c’est extrêmement difficile, au lieu de tomber dans le mensonge ou l’injure lorsqu’on nous fait du mal, nous devrions faire tout le contraire, parler en bien de celui qui nous a blessé. Le Maître Samael nous montre qu’il faut essayer de s’exprimer le mieux possible de celui qui nous cause une émotion négative, comme cela, elle ne nous blessera pas intérieurement.

« Lorsque vous êtes assaillis par une émotion négative, parlez d’elle de la meilleure façon possible. Si une émotion négative arrive en vous, une émotion négative d’envie qui vous ronge jusqu’à la moelle, parlez d’elle de façon harmonieuse, non pas de l’envie elle même, mais du bien d’autrui.

Si une émotion de colère vous secoue à un moment donné, parlez avec une extraordinaire douceur et au lieu de vous sentir mal à cause de ce qui vous a blessé, parlez en bien de celui qui vous a offensé. Ainsi, vous ne serez pas blessés intérieurement.

Ce n’est pas chose facile de bien s’exprimer lorsque l’on ressent une émotion négative, mais cela doit être ainsi. Si nous avons une émotion de colère, parce que quelqu’un nous a ennuyés, parlons avec amour et en bien de celui qui nous a blessés. » (Samaël Aun Weor. Conférence sur Alcione).

La Flûte Enchantée et la cloche en argent.

Les trois Dames donnent une flûte en or au prince Tamino, elle a le pouvoir de transformer les passions des êtres humains, rendre joyeux le triste, rendre amoureux le célibataire. Elles donnent  une cloche en argent à Papageno. Des instruments qui les protègeront de tous les dangers.

«LA PREMIERE DAME (elle donne une flûte en or à Tamino) : Oh ! Prince, accepte ce cadeau ! C’est notre princesse qui te l’envoie. Cette flûte enchantée te protègera et te soutiendra dans les pires moments. LES TROIS DAMES : elle te permettra d’agir avec omnipotence, en transformant les passions des hommes : le triste deviendra joyeux, l’homme seul deviendra amoureux. TOUS : Oh ! Une flûte comme celle là vaut plus que tout l’or et toutes les couronnes du monde car elle augmente le bonheur et la félicité des hommes ».

Il y a deux éléments fondamentaux dans l’alchimie : l’or, symbole des forces électriques magnétiques  masculines et l’argent symbole des forces électriques magnétiques féminines.

L’initiation n’est en rien facile. Il est nécessaire de réunir beaucoup de vertus et d’en finir avec de nombreux défauts. Le chemin n’est pas pour tous, le dicton affirme que tous les chemins mènent à Rome, mais cela ne s’applique pas ici. Nous devons plutôt réfléchir à ce que le Maître Bouddha nous dit dans le livre du Dhammapada : « D’entre les hommes, peu sont ceux qui arrivent sur l’autre rive. Les autres restent sur cette rive, en courant d’un endroit à un autre.» A ce sujet, le Maître Jésus déclare : « des milles qui me cherchent, un me trouve, des milles qui me trouvent, un me suit, des milles qui me suivent un est mien », et Krishna dans la Bagavad Gita dit : « Parmi milles hommes peut être un seul arrivera à la perfection, parmi ceux qui essayent possiblement un réussira la perfection, et parmi les parfaits, peut être un me connaît parfaitement » il est très clair que le chemin n’est seulement que pour quelques uns.

On nous montre avec précision le travail avec l’argent et l’or : lorsqu’un couple sait profiter des forces magnétiques qu’il porte en lui et qui se trouvent tout autour de lui et ne les gaspillent pas, il a le pouvoir de se protéger de n’importe quel danger et de transformer des émotions basses en énergies transcendantales.

L’Or est le Soleil, le Père, l’argent est la lune, la Mère. Comme le disait une prière très ancienne attribuée au sage Salomon et appelée l’exorcisme de l’eau : « Sol ejus pater est, luna mater, et ventus hanc gestavit in utero suo ». (Le Soleil est son père, la lune sa mère, et le vent l’enfanta dans son ventre).

On nous dit que travailler avec l’alchimie de l’amour est une nécessité. Il faut apprendre à utiliser la flûte en or ou les forces magnétiques masculines et les clochettes en argent ou les forces magnétiques féminines. Ainsi, quoique nous entreprenions, ce sera un succès.

D’un autre côté, la Flûte en or symbolise aussi la gnose même, la connaissance de l’Etre, la philosophie éternelle et universelle, une fonction naturelle de la conscience, la vérité, attribut du Père interne représenté par l’or, le feu, le Soleil.

Les clochettes en argent nous parlent de la compréhension créatrice, faculté qui nous permet de comprendre les grands mystères, d’éliminer les défauts, de comprendre les autres. La compréhension est amour, attribut de la Mère divine, symbolisée par l’argent, l’eau et la lune.

Les trois petits génies

trois petits génies

IL est évident que nous avons besoin d’un guide qui puisse nous guider dans le labyrinthe complexe des théories, heureusement il existe, mais de nos jours, il a été abandonné. Nous nous référons à la voix de la conscience, à l’appel de l’intime, représenté par les trois génies élémentaires de la nature, qui doivent guider le prince Tamino et Papageno.

Les trois Dames : « trois jeunes hommes, jeunes, beaux, nobles et sages vous accompagneront dans votre voyage. Ils seront vos guides, vous suivrez uniquement leurs conseils ».

Celui qui apprend à suivre l’appel du cœur ne manquera jamais de rien. C’est la voix du silence qu’il faut suivre, écouter ses conseils ainsi nous ne nous perdrons pas.

« La Doctrine de l’œil fortifie le mental, le mental matière est la maison du désir : il pense, réagit, analyse, conclu et conduit à une action erronée ; il veut tout résoudre par lui-même sans prendre en compte la Voix du Maître Interne. Le Maître Interne n’analyse pas, ne raisonne pas, sa Voix est la Voix de l’Intuition. La Doctrine du cœur ouvre les portes de la salle de la sagesse » (Samaël Aun Weor. Cours Zodiacal).