Gnose - L'Institut Culturel Quetzalcoatl

Gnose ICQ dans: Anglais | Espagnol

 
Livre : La Flûte Enchantée et l’Initiation

Chapitre 6. Le Pardon et la Vengeance

Deuxième Acte : Scène 3

pardon_flûte_enchantée

Dans un jardin comme fond, on trouve Pamina endormie, la lumière de la lune illumine son visage, Monostatos entre furtivement et se trouve subjugué devant sa présence. Ce serviteur infidèle, est le symbole qui nous représente lorsque nous sommes aveuglés par la passion animale, nous n’entendons aucune raison, nous voulons commettre les pires crimes mais en restant convaincus que nous agissons bien, notre façon de penser est décrite dans sa voix :

« Tous les êtres vivants ressentent les joies de l’amour, ils se picorent, ils jouent, ils s’enlacent, s’embrassent ; et moi, je dois ne pas avoir d’amour parce que je suis noir et laid. N’ai-je pas un cœur ? Ne suis-je pas fait de chair et de sang ? Vivre sans une petite femme serait réellement le feu de l’enfer ! Parce que je suis un être vivant, je veux picorer, embrasser, être tendre ! Chère et bonne lune, pardonne-moi, une femme blanche m’a conquis. La couleur blanche est belle ! Je dois l’embrasser ! Oh lune ! Cache-toi ! Si cela te gêne trop, oh alors, ferme les yeux ! ».

 C’est ainsi que Pilate condamne le Christ à mort et finalement se lave les mains, ainsi nous justifions de milles façons nos désirs ; une des justifications auxquelles ont se réfère pour la séduction, est celle des personnages véritablement très astucieux qui veulent, selon eux, aider une jeune femme à avancer spirituellement. Il y a de tout dans la vie du Seigneur, et c’est pour cela que l’on doit être très alerte pour ne pas être trompés, pour ne pas être de ceux qui trompent les autres.

La Lumière Astrale

Pamina

La lumière de la lune qui éclaire le visage de Pamina, nous parle de la lumière astrale, ou le magnétisme qui s’imprègne aussi bien sur une fleur ou sur une personne et nous ensorcelle, nous hypnotise, nous laissant sous l’influence de nos défauts psychologiques sans voir la réalité, nous voyons seulement une illusion, mais elle est suffisamment forte pour nous aveugler.

« Lorsque la lumière Astrale se concentre sur une fleur, nous tombons amoureux de la fleur. Si la Lumière Astrale se place sur une femme, nous tombons amoureux de cette femme.

Celui qui vit enchanté par plusieurs femmes n’est seulement qu’un faible petit oiseau aveuglé par les enchantements de la tentatrice, de la lumière Astrale. (Samael Aun Weor. Tarot et Kabbale)

Monostatos se glisse lentement et silencieusement vers Pamina mais à ce précieux instant arrive avec des coups de tonnerre la Reine de la Nuit, Pamina se réveille et dit : « Mère ! », Monostatos se rendant compte qu’il s’agit de la Reine de la Nuit décide de se cacher pour écouter ce qu’elles se disent.

La Vengeance

La Reine de la Nuit demande où est le jeune homme qu’elle lui a envoyé pour la sauver, Pamina  répond qu’il s’est dédié aux initiés ; en entendant cela, la Reine de la Nuit est très mécontente et déclare qu’il est perdu. C’est alors qu’elle sort un couteau aiguisé de sous ses vêtements et ordonne à Pamina de tuer Sarastro avec celui-ci.

Elle chante alors une délicieuse et exquise mélodie qui enchante celui qui l’écoute, par sa beauté et, c’est un fait, à l’unanimité, c’est la plus belle de toutes les pièces musicales de cette œuvre merveilleuse de la Flûte Enchantée ; petits, grands, étudiants ou ignorants, nous tombons amoureux de cet air extraordinaire appelé : « la vengeance ».

Mais posons-nous la question : Pourquoi Mozart fait-il une si délicieuse mélodie pour parler de quelque chose d’aussi terrible qu’est la vengeance ? Voyons les paroles :

la regne de la nuir

« La vengeance de l’enfer boue dans mon cœur, la mort et le désespoir brûlent tout autour de moi ! Si Sarastro ne ressent pas, par ta main, les douleurs de la mort, tu ne sauras plus jamais ma fille. Répudiée et abandonnée tu seras pour l’éternité, détruits seront tous les liens de la Nature, si Sarastro n’expire pas par ta main ! Ecoutez ! Dieux de la vengeance ! Ecoutez le serment d’une mère ! (Air : la vengeance de l’enfer boue en mon cœur).

La Reine de la Nuit lui ordonne de tuer Sarastro et lui fait savoir que si elle ne le fait pas, elle sera répudiée, elle ne sera plus jamais sa fille, tout lien sera détruit et elle le jure devant les dieux de la vengeance. Mais cela est accompagné de très belles notes musicales, un chant excessivement beau et une mélodie parfaite.

Sans aucun doute, ce mélange peu utilisé dans la musique est une terrible réalité dans la vie quotidienne, et c’est précisément cela que recherche Mozart, afin que nous nous en rendions compte. Pour en donner un seul exemple parmi des centaines qui existent dans le monde, il suffit de voir comment est, de nos jours, justifié l’avortement qui est en réalité un assassinat, car l’essence ou âme s’unit avec la toute première cellule au moment où le spermatozoïde entre dans l’ovule, et elle est donc une vie pour cela ; mais avec des justifications ineffables (qui ressemblent aux chants de cette mélodie de la vengeance), on essaye de justifier l’injustifiable.

Il est terriblement difficile de se rendre compte de toutes les erreurs que nous faisons, parce que nous sommes immergés dans une mer de très belles théories qui justifient le mal, l’ignorance, le fanatisme et l’erreur, mais il ne s’agit pas de voir les erreurs des autres, ceci est très facile, il s’agit plutôt de découvrir les failles qui sont en nous-mêmes.

La Reine de la Nuit remet le couteau aiguisé à Pamina et disparaît. Pamina ne peut se faire à l’idée de tuer, mais d’un autre côté, il y a la destruction de tout lien familial. A cet instant Monostatos sort de sa cachette et la fait chanter en lui disant qu’il sait tout et que l’unique façon de la sauver elle et sa mère c’est de l’aimer lui. Elle n’accepte pas, bien sûr, alors, Monostatos essaye de la tuer.

Heureusement Sarastro arrive à cet instant précis et évite cette vile action. Monostatos s’enfuit et Pamina se rendant compte que tout est révélé, demande pardon pour sa mère.

Le Pardon

Sarastro avec une compassion infinie, car la loi divine est un équilibre entre la sévérité et la douceur, entre la justice et la miséricorde, lui montre qu’il verra comment se venger de sa mère, en disant que réellement cela ne fait pas partie de ses plans et dit :

sarastro

« Dans ces endroits sacrés, on ne connaît pas la vengeance, et si un homme tombe, l’amour le conduit au devoir. Alors, marche joyeux et content aux côtés d’un ami vers un pays meilleur. Dans ces murs sacrés, où l’homme aime l’homme, ne peut menacer aucun traître, car l’ami le lui pardonne. Qui n’aime pas ces doctrines ne mérite pas d’être un homme ».

Le manque de pardon a obscurcit les foyers, on se construit un enfer lorsque l’on vit en pensant toujours à tout ce qu’on nous a fait, en cherchant à se venger pour régler cela. C’est trop s’aimer soi même, son ego, c’est être orgueilleux, c’est se croire le centre de l’univers, croire que tout doit tourner autour de nous.

« De nombreux mariages pourraient véritablement être heureux, malheureusement ils ne le sont pas à cause de vieux ressentiments accumulés dans leur mémoire.

Si les conjoints avaient de la générosité, ils oublieraient le passé douloureux et vivraient en plénitude, remplis de véritable félicité.

Le mental tue l’amour, il le détruit. Les expériences, les vieilles aversions, les anciennes jalousies, tout est accumulé dans la mémoire, et cela détruit l’amour.

De nombreuses épouses blessées pourraient être heureuses si elles avaient la générosité suffisante pour oublier le passé et vivre au présent en adorant leur époux.

Beaucoup d’époux pourraient être heureux véritablement avec leurs épouses s’ils avaient une générosité suffisante pour pardonner les vieilles erreurs et oublier les rancunes et les rancœurs accumulées dans la mémoire.

Il est nécessaire, il est urgent que les personnes mariées comprennent la profonde signification de l’instant.

Les époux et les épouses doivent se sentir comme des nouveaux mariés, en oubliant le passé et en vivant joyeusement dans le présent.

L’amour et les ressentiments sont des substances atomiquement incompatibles. Dans l’amour il ne peut exister de ressentiment d’aucune sorte. L’amour est un éternel pardon ». (Samaël Aun Weor. Education fondamentale).

La miséricorde est un pilier de la justice divine et doit être un pilier dans notre vie, apprendre à pardonner, non pas « toutes dents dehors » comme nous le disons couramment, mais il doit être le résultat  d’une compréhension du prochain, pouvoir nous mettre à sa place, ressentir ce qu’il ressent.

Nous ne pouvons pas être considérés comme de véritables êtres humains si nous ne communions pas avec ces enseignements sacrés de tous les temps, apprendre à pardonner, aimer sincèrement nos semblables et le démontrer avec des actes.

Le Maître Jésus dans la prière du Notre Père nous donne la même clef qui se trouve dans la Flûte Enchantée, lorsqu’il nous dit : « Pardonne nous nos dettes comme nous pardonnons à nos débiteurs », si nous demandons miséricorde, nous devons apprendre tout d’abord à pardonner et cela implique l’élimination des mois de la vengeance, de la rancœur et ne plus vivre en pensant à ce qu’on nous doit.

Comme nous sommes beaucoup à être éloignés de cela, comme nous n’avons pas ces vertus, nous sommes la vive représentation de Monostatos, ou de la Reine de la Nuit, c’est pour cela qu’on nous appelle, à juste raison « animaux intellectuels » car pour avoir la véritable qualification « d’homme », il nous manque beaucoup.

Nous devons nous libérer des lois inférieures qui nous causent de la souffrance, nous restons en elles par la vengeance, le désir de revanche, pour vouloir « sortir le clou », par vouloir se faire justice soi même de nos propres mains ; il est indispensable de nous tenir aux lois supérieures et celles ci se manifestent lorsqu’apparait le pardon, la bonté et la compréhension.

« Tant que nous nous identifions à nous-mêmes, nous ne pouvons pardonner à quiconque. On a mal lorsqu’on nous insulte, on souffre lorsque l’on nous humilie, on a mal lorsqu’on nous dénigre. Pourquoi ? Parce qu’on a le moi de l’orgueil et de l’amour propre en dedans qui est bien vivant et tant que l’on a le moi de l’amour propre, on souffre lorsque quelqu’un blesse notre amour propre. Ainsi, si nous nous identifions, alors il n’est pas facile de pardonner et je dirai même plus : payer vos dettes ceci est préférable ». (Samaël Aun Weor. Le Mystère de la Lune).

Notre devoir comme être humain est d’aider les autres, sincèrement, sans penser à la récompense ou en renonçant à cette dernière, seulement pour aider, parce que cela vient de notre cœur, parce que nous faisons partie de l’autre, en dernière synthèse, nous sommes une partie de lui.

Les causes désastreuses de la vie sont le résultat du mal que nous faisons aux autres, mais puisque faire le bien est notre devoir, l’indifférence à la douleur humaine engendre aussi du karma.

« Non seulement on paye du Karma pour le mal que l’on fait, mais aussi pour le bien que l’on ne fait pas et que l’on pourrait faire ». (Samaël Aun Weor. Tarot et Kabbale).