Livre : La Flûte Enchantée et l’Initiation

Chapitre 9. Le libre Arbitre

Deuxième Acte : Scène 6

Le libre arbitre est une loi inébranlable, chacun de nous a le droit de prendre le chemin de l’initiation, ou de ne pas le prendre. Cela que nous appelons Dieu ne peut être un tyran, nous avons la liberté de faire de notre vie ce que nous voulons. Mais, indubitablement, ce que nous faisons attirera des conséquences qu’elles soient bonnes ou mauvaises.

Si nous ne sommes pas des délinquants, si nous ne faisons de mal à personne, la loi divine ne sera pas contre. Le Karma s’applique seulement lorsque nous volons, tuons, commettons l’adultère, mentons, exploitons, etc.…. c’est une idée erronée de croire que si quelqu’un sort de la gnose, un karma terrible s’abattra sur elle, ceci est faux, chacun est libre de faire ce qu’il veut, et s’il n’aime pas le chemin intérieur, l’initiation, et bien, rien ne se passe, chacun est libre de choisir son propre chemin.

Ceci est très bien représenté par Papageno, symbolisant ceux qui, pour un motif quelconque, ne souhaitent pas l’auto réalisation, ils sont seulement heureux d’avoir à manger, un foyer, des enfants, il n’y a pas de crime à cela.

Papageno essaye de suivre Tamino, mais il se perd, il ne sait pas où il est, il ne trouve pas Tamino, il veut passer par la porte par laquelle est entré Tamino mais à chaque fois une voix sévère lui dit : « Arrière ! », il essaye de revenir par là où il est entré et la même chose se passe, Papageno pleure et ne sait que faire.

Un prêtre lui montre qu’il a échoué dans les épreuves initiatiques, qu’il ne ressentira jamais les joies célestes des initiés, il n’aura pas accès aux dimensions supérieures de la nature, ni aux temples des mystères sacrés, la connaissance divine.

Pour Papageno, cela n’est pas important, il se justifie en disant que beaucoup de personnes sont comme lui ; il se conterait simplement d’avoir un bon verre de vin que ce serait un bonheur céleste pour lui. Surgit de la terre un verre de vin qu’il boit instantanément, un vin exquis qui donne à son cœur, après l’avoir bu, l’envie d’avoir une petite femme à ses côtés.

« Une jeune fille ou une petite femme, c’est ce que désire Papageno. Oh, une douce colombe serait pour moi la béatitude ! Alors la nourriture et la boisson auraient du goût pour moi, alors, je pourrais rivaliser avec les princes, je profiterais de la vie comme un sage et serais comme sur l’Elysée. Une jeune fille ou une petite femme c’est ce que désire Papageno. Oh, une douce petite colombe serait pour moi la béatitude ! Ah ! Est-ce que je ne plairai jamais à aucune de ces belles jeunes filles enchanteresses ! Que l’une d’elles me sortent de ma misère ; sinon je mourrai de douleur. Une jeune fille ou une petite femme, c’est ce que Papageno désire. Oh, une douce petite colombe serait pour moi la béatitude ! Si aucune d’elles ne me donne son amour, je me consumerai dans les flammes ! Mais si les lèvres d’une femme m’embrassaient je serais à l’instant content de nouveau ! » (Air : « Une petite demoiselle ou une petite femme »)

L’initiation est pour de rares personnes, elle n’est pas pour tout le monde, mais être en couple fait partie de la vie et ce n’est pas du tout un délit ; dans une expérience que le maître Samael fait dans le monde astral ou des rêves, avec l’auteur de Faust, qui s’appelait Goethe dans une vie passée, ils en parlèrent :

« Brillaient les étoiles dans un espace infini et les vagues déchaînées frappaient sans cesse la plage sablonneuse.

Discutant sur les falaises, lui et moi, échangeant des idées, je résolu de lui poser les questions suivantes:

« à brûle pour point » comme on dit dans le monde physique :

- As-tu de nouveau un corps physique ? La réponse fut affirmative. Ton véhicule astral est- il masculin ou féminin ? Alors, il répondit : mon corps actuel est féminin.

- Dans quel pays es tu réincarné ? – En Hollande. – Qui aimes-tu ? – Oui, j’aime un prince hollandais et je pense me marier avec lui dans quelque temps. (Nous ne dirons pas au lecteur de qui il s’agit).

Je pensais que ton amour était strictement universel ; aime les roches, lui dis-je, les montagnes, les fleuves, les mers, l’oiseau qui vole et le poisson qui nage dans les profondeurs des eaux.

- l’amour humain n’est-il pas une étincelle de l’Amour divin ? Ce genre de réponse donnée comme une question prononcée par celui qui dans une précédente réincarnation s’appelait Goethe, me laissa très certainement éberlué, perplexe, étonné. Indubitablement, le distingué poète m’avait dit quelque chose d’irréfutable, d’exact. » (Samaël Aun Weor. Le mystère …..)

Souhaiter un foyer, vivre avec son ou sa partenaire, est un droit qu’a tout être humain même s’il n’a pas la capacité de passer l’initiation, par contre,  il doit posséder le nécessaire, mériter cet amour, car il est indispensable de ne pas être adultère, ni voleur, ni assassin ; on a besoin au minimum d’avoir le niveau d’Etre pour être un bon père de famille.

Papageno ne passe pas les épreuves les plus élémentaires de l’initiation, ce n’est pas pour cela que les lois divines se désintéressent de cette essence, c’est comme une petite fleur dans une serre  qui n’est pas encore mûre spirituellement, mais elle doit avoir l’essentiel  pour pouvoir  trouver son partenaire.

Lamentablement, cette société caduque et dégénérée nous donne des normes absurdes, on cherche son partenaire comme on cherche un meuble pour sa maison, il est triste de voir combien aujourd’hui on fixe son attention sur des choses superficielles et vaines ; même s’il est triste de le reconnaître, on cherche celui qui a de l’argent, on veut qu’il soit grand, petit, bronzé, blond, qu’il soit cultivé etc.…. ce sont des choses qui véritablement n’on rien à voir pour former un foyer, ce que nous voulons c’est que règne la compréhension et le bonheur.

Pour montrer que l’amour est au-delà des apparences, contrairement au standard  que cette humanité caduque d’aujourd’hui nous demande de rechercher, Papagena apparaît déguisée en une personne âgée, laide et très vieille qui danse, appuyée sur un bâton, au même instant où Papageno demande une femme.

Papagena en étant ainsi déguisée nous montre qu’il est nécessaire de voir au-delà de ce que nous dicte la société, qu’il est nécessaire de voir les valeurs de l’âme. La vieille femme demande à Papageno qu’il s’engage avec elle, qu’il lui soit fidèle pour l’éternité et qu’en échange elle l’aimera tendrement sans limites.

IL est absurde que l’être humain recherche le bonheur là où il est impossible de le trouver, il veut l’amour mais il n’est pas prêt à abandonner ce qui justement est contre l’amour, comme l’adultère. Nous devons être fidèles pour toute l’éternité voilà ce que nous recherchons. Lamentablement, l’adultère a de nombreux visages, de nombreuses manières de se manifester.

« L’Ego est mystifié, corrompu, vicieux, faux, il jouit en justifiant l’adultère, en le sublimant, en lui donnant des teintes ineffables, subtiles, il se donne le luxe de le couvrir, le cachant à soi même et aux autres ; en le décorant, en l’ornant avec des normes légitimes et des cartes de divorces ; il le légalise avec de nouvelles cérémonies nuptiales. Celui qui désire la femme d’un autre commet de ce fait l’adultère même s’il ne copule pas avec elle ; en vérité, je vous le dit, l’adultère se trouve dans les profondeurs du subconscient des personnes les plus chastes, il a de nombreuses facettes » (Samaël Aun Weor. Le Parsifal dévoilé).

On montre à Papageno qu’il ne doit pas hésiter, qu’il doit être décidé, qu’il doit s’engager, car sinon, il vivra enfermé dans la souffrance. Et, à l’instant même où Papageno se décide à accepter, la vieille femme se transforme en une belle et ravissante jeune fille, vêtue comme lui, nous montrant la loi de l’affinité, qu’un niveau de l’Etre ou moral attirera toujours le même niveau d’Etre.

Papageno tente de s’approcher de Papagena, mais apparait un prêtre demandant à celle-ci de s’éloigner, qu’il n’en est pas encore digne, qu’il ne la mérite pas encore. IL essaye de l’approcher mais la terre l’engloutit.

Ce n’est que lorsque les exigences de base sont remplies, c'est-à-dire, lorsque l’on a plus autant de conduites erronées, comme les « mois » de l’adultère avec toutes ses facettes, qu’un célibataire trouvera sa partenaire et qu’un mari trouvera la tendresse et l’amour auprès de sa partenaire.