Livre : La Flûte Enchantée et l’Initiation

Chapitre 12. Papageno et Papagena

Deuxième Acte : Scène 9

Parallèlement à ce qui se passe avec Pamina et Tamino, qui suivent le chemin de l’initiation, Papageno se trouve dans un jardin, très triste car il a perdu sa Papagena, il reconnaît que c’est de sa faute, par sa façon d’agir et d’être, il est inconsolable, il l’appelle tristement avec son sifflet.

« Papagena, Papagena, Papagena ! Petite femme, ma petite colombe ! C’est inutile ! Ah je l’ai perdue ! C’est que je suis né pour être malheureux. J’ai parlé n’importe comment, et ce n’est pas bien, je l’ai bien mérité. Depuis que j’ai goûté à ce vin…. Depuis que j’ai vu la belle petite femme, mon cœur brûle au plus profond de moi, il me sert d’un côté, il me sert de l’autre. Papagena, petite femme de mon cœur ! Papagena ! Petite colombe chérie ! C’est inutile ! Cela ne sert à rien ! Je suis fatigué de ma vie ! La mort met fin à l’amour, lorsque le cœur brûle autant. (Il saisit une corde), je choisirai cet arbre, je me pendrai à lui car la vie me met en disgrâce ; bonne nuit, monde noir, qui me traite si mal et qui ne veut pas me donner ma chère belle enfant. Tout est fini, je vais mourir, pensez à moi, belles jeunes filles. Si l’une de vous souhaite, avant que je ne me pende, avoir pitié du pauvre de moi, bon, j’arrêterais pour cette fois ! Dites moi seulement : oui ou non ! Aucune d’elles ne m’a entendu tout est silencieux ! C’est vraiment cela que vous voulez ! Papageno, courage ! Enfin à la fin de ta vie. Bon, je vais attendre mais seulement jusqu’à ce que je compte un, deux et trois (il siffle) Un…. ! Deux… ! Trois… ! Bon nous restons ici! Puisque personne ne me retient, bonne nuit monde perfide ! (il se prépare à se pendre) » (Air : Papagena ! petite femme ! petite colombe !)

Les émotions négatives, sans aucun doute, nous ballotent d’un côté à un autre, dépendants de la loi du pendule, nous ne la contrôlons pas, nous ne vivons pas dans l’équilibre. L’idéal serait de vivre au centre, comme disent les chinois dans le Tao, mais la non connaissance de toute science gnostique nous mène à nous comporter comme des bouts de bois sur la mer déchaînée de l’existence.

« Nous sommes esclaves d’une mécanique ; si quelqu’un nous tapote gentiment l’épaule, nous sourions rassurés ; si quelqu’un nous donne une gifle, nous répondons en en donnant une autre ; si quelqu’un nous loue, nous sommes heureux, mais si quelqu’un nous blesse avec une parole agressive, nous nous sentons terriblement offensés. Finalement : nous sommes des petites machines soumises à la loi du Pendule, chacun peut faire de nous ce qu’il veut » (Samael Aun Weor. La Loi du Pendule).

Comme beaucoup d’êtres humains sans inquiétudes spirituelles, Papageno se trouve très loin du chemin spirituel, mais ce qui est pire, c’est que nous vivons en nous identifiant avec nos propres souffrances et c’est ce qui nous éloigne de la félicité.

Souvent, tout ce qui arrive n’est pas du Karma, sinon que nous sommes nous-mêmes sur le chemin de l’auto destruction, tout dépend de notre attitude face à la vie, si on pense à l’échec avant même d’avoir commencé, c’est justement cela qui arrivera.

Le suicide décidé par Papageno est l’échec de notre vie émotionnelle, en parlant trop, en faisant un mauvais usage de la parole et de la sexualité, c’est nous identifier à une attitude de l’auto compassion et du défaitisme.

Venant de là haut, les trois petits génies retiennent les funestes intentions de Papageno, ils représentent l’appel de la conscience, celui qu’il faut toujours prendre en compte ; ils lui font voir qu’ici, à ses côtés, se trouve la réponse à ses prières, mais il les a oubliées, ils veulent parler des clochettes en argent ; il suffit simplement qu’il les fasse résonner et Papagena viendra.

« Mais je suis fou ! Mes instruments magiques ! Résonnez clochettes, résonnez ! Je dois voir ma chère jeune fille. Résonnez clochettes, résonnez ! Amenez-moi ma jeune fille ! Résonnez clochettes résonnez ! Amenez-moi ma petite femme ! »

L’argent est l’élément qui symbolise la femme, qui représente les attributs de la Mère Divine, qui sont la compréhension, l’amour et la douceur, tout ce dont nous avons besoin pour avoir un bon mariage, mais, il semble, comme Papageno que nous l’ayons oublié. Il faut faire résonner avec enthousiasme les clochettes en argent, il faut agir avec tolérance avec sa partenaire, en nous mettant à sa place, en essayant de ressentir et de penser ce qu’elle ressent et ce qu’elle pense ; c’est ainsi que si on n’a pas de partenaire, il apparaîtra et si on l’a, alors, on pourra profiter d’un mariage comblé.

Il est intéressant de noter qu’il demande par trois fois sa femme aux clochettes en argent, nous donnant à nouveau cette clef extraordinaire, car pour appeler les intelligences supérieures de la nature et du cosmos, on le fait précisément ainsi.

Les trois petits génies amènent Papagena et la laisse à ses côtés et en remontant de nouveau vers le ciel ils lui demandent de regarder autour de lui, c’est alors qu’émerveillés, les deux se sentent remplis de bonheur et de tendresse.

Mantra pour le développement de la clairvoyance

L’œuvre de la Flûte Enchantée donne de nombreuses clefs secrètes pour celui qui a des yeux pour voir, car il y a ici de la sagesse et pour celui qui a des oreilles pour entendre, entende. On nous livre ici un mantra, ou parole de pouvoir, qui permet le développement de la clairvoyance, dans les merveilleuses retrouvailles de Papagena avec son Papageno ; tous les deux le font de manière très enthousiaste (comme on doit vocaliser les mantras) Papageno dit : « Pa, Pa, Pa, Pa, Pa, Pa, Papagena ! » et ensuite, Papagena dit : « Pa, Pa, Pa, Pa, Pa, Pa, Papageno ! »

Un mantra est une sage combinaison de sons, qui a pour but de nous aider au niveau physique, animique et spirituel. Le son est à l’origine de l’univers, pour cette raison, il a un grand pouvoir. Si en même temps du bon usage de la parole, nous nous proposons de vocaliser un mantra en étant très relaxé physiquement et mentalement, nous aurons comme résultats des bénéfices extraordinaires.

La clairvoyance est la transparence de l’âme, c’est une faculté que nous avons tous dans un état latent, qui nous permet de voir l’ultra de la nature ; pour son développement il faut éliminer la colère, et elle se combine avec la vocalisation de ce merveilleux mantra donné ici dans cette œuvre merveilleuse.

« Les syllabes, MA, MA, PA, PA, BA, BA, sont les premiers mots que nous disons enfants. Avec ses syllabes vous pourrez commencez l’initiation. Chantez-les en ayant une attitude innocente, enfantine. Dans la « Flûte Enchantée » de Mozart, vous pourrez apprendre l’intonation de ces syllabes sacrées.

Mozart à mis ces syllabes dans sa merveilleuse œuvre.

Endormons nous dans une attitude enfantine, en nous souvenant de nos premières années de notre enfance et en chantant mentalement les syllabes sacrées. La parole PAPA se vocalise en employant une voix haute pour la première syllabe PA et en descendant la voix dans la seconde syllabe PA. Ensuite, il faut prononcer la syllabe PA de nombreuses fois. Vous ferez la même chose avec la syllabe MA.

Endormez vous en méditant sur votre enfance. Revoyez avec l’aide de votre imagination toute votre enfance. Prononcez mentalement les syllabes sacrées.

Sachez que tout enfant est clairvoyant jusqu’à l’âge de 4 ans. Ensuite, les atomes innocents de la clairvoyance se submergent dans le subconscient. Si vous voulez retrouver la clairvoyance, méditez sur l’enfance et endormez vous profondément en articulant les premières syllabes de l’enfant : MA, MA, PA, PA, BA, BA.

La méditation et les syllabes sacrées réveilleront les atomes enfantins de la clairvoyance. Alors vous vous élèverez  vers la connaissance imaginative. Vous apprendrez à penser en images vivantes. La race actuelle pense seulement avec des concepts d’idées. Les idées sont le résultat du désir.

Quelqu’un pense conquérir une femme, alors une idée lui vient etc.… les idées sont le Moi. Tu apprendras à penser avec des images vivantes. La méditation enfantine et les syllabes sacrées réveilleront les atomes enfantins pour une nouvelle activité » (Samael Aun Weor. Le Message du Verseau)

La rencontre entre Papageno et Papagena est remplie de joie, ils s’embrassent tendrement et immédiatement demandent aux dieux qu’arrive dans leur foyer d’abord un petit Papageno et ensuite une petite Papagena et ils savent très bien que cela sera le plus grand des bonheurs et une bénédiction pour des parents.

On nous donne ici tout un enseignement pour l’harmonieux et transcendantal développement d’une clairvoyance positive, puisqu’il est nécessaire d’être comme un enfant, d’avoir le mental d’un enfant, d’en finir avec tout ce qui nous rend méfiants, astucieux et pervers ; tant que nous serons colériques nous gâcherons le développement harmonieux de cette faculté.

« 106 – La clairvoyance est l’imagination. La clairvoyance est la fleur la plus belle, la plus simple, et la plus pure de la spiritualité. 107- Lorsque nous reconquerrons l’enfance perdue, alors, toutes les images qui arrivent dans notre imagination sont accompagnées de très vives couleurs astrales ». (Samael Aun Weor. La Rose Ignée).

Cette faculté heureuse qu’est la clairvoyance positive ou transparence de l’âme, doit être ici décrite  dans cette merveilleuse œuvre, car l’imagination positive est le premier pas vers l’initiation, le maître Samael insiste sur le fait que : « l’imagination, l’inspiration et l’intuition sont les trois chemins obligatoires pour l’initiation ».

Ce sont les trois étapes que nous devons développer au travers de la méditation quotidienne et profonde avec une culture harmonieuse des vertus de l’âme ; dans un premier temps, va se développer l’imagination créatrice positive (que nous ne devons pas confondre avec la fantaisie), ensuite, apparaîtra la connaissance inspiratrice et en dernier, la connaissance intuitive.