Biographie

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Mon Enfance.

Il n’est pas inutile d’affirmer solennellement que je naquis avec d’énormes inquiétudes spirituelles ; le nier serait absurde.

Bien que pour beaucoup, le fait qu’il existe au monde des gens qui puissent se souvenir dans le détail de la totalité de leur existence, y compris de l’événement de leur propre naissance, paraisse quelque chose d’insolite et d’incroyable, je tiens à affirmer que je fus l’un de ceux-là. Après le processus classique de la naissance, très propre et joliment habillé, je fus placé délicieusement dans le lit maternel, près de ma mère.

Un géant très gentil, en s’approchant du lit sacré, me contemplait en souriant doucement. C’était mon père.

Inutile de dire, clairement et sans ambages, qu’à l’aube de l’existence nous marchons d’abord à quatre pattes, ensuite avec deux et finalement, avec trois. Cette troisième est évidemment la canne des vieillards.

Mon cas, d’une certaine façon, pouvait être une exception à la règle générale. Quand j’atteignis onze mois, je voulus marcher et il est évident que j’y parvins en me maintenant fermement sur mes deux pieds.

Je me souviens encore parfaitement de cet instant merveilleux où, en entrelaçant mes mains sur ma tête, je fis solennellement le signe maçonnique de détresse : Elaï B’ Neal’ Manah.

Et comme il se trouve que je n’ai pas encore perdu la capacité d’étonnement, je dois dire que ce qui arriva ensuite me sembla merveilleux. Marcher pour la première fois avec le corps que nous a donné la Mère nature, est sans aucun doute un prodige extraordinaire.

Je me dirigeais très sereinement vers la vieille baie vitrée d’où on pouvait voir distinctement l’ensemble bizarre de personnes qui, ici, là ou là bas, apparaissaient ou disparaissaient dans la petite rue pittoresque de mon village.

Ma première aventure fut de m’agripper aux barreaux d’une si vétuste fenêtre ; heureusement, mon père, homme très prudent, conjurant avec beaucoup d’avance tout danger, avait installé un grillage sur la balustrade afin que je ne puisse pas tomber dans la rue.

Vieille fenêtre d’un étage élevé !. Comme je m’en souviens !. Vieille bâtisse centenaire où j’ai fait mes premiers pas.

J’aimais bien sûr à cet âge délicieux les jeux enchanteurs avec lesquels les enfants se divertissent, mais ceci n’interférait en rien avec mes pratiques de méditation.

Pendant les premières années de la vie où on apprend à marcher, j’avais l’habitude de m’asseoir à la manière orientale pour méditer.

J’étudiais alors rétrospectivement mes incarnations passées et il est évident que beaucoup de personnes de l’ancien temps me rendaient visite.

Quand l’extase ineffable se terminait et que je retournais à l’état normal, commun et ordinaire, je contemplais avec douleur les murs vétustes de cette maison paternelle centenaire où je paraissais, malgré mon âge, un étrange cénobite.

Comme je me sentais petit, face à ces grossières murailles !. Je pleurais, oui !, comme pleurent les enfants.

Je me lamentais en disant : encore une fois, dans un nouveau corps physique !, comme la vie est douloureuse !. Aïe !, aïe !, aïe !.

Dans ces moments précis, ma bonne mère accourait toujours avec l’intention de m’aider et s’exclamait : « Le petit a faim, a soif, etc. ».

Je n’ai jamais pu oublier ces instants où elle courait dans les couloirs familiaux de ma maison.

A cette époque, des cas insolites de métaphysique transcendante m’arrivaient : mon père m’appelait du seuil de sa chambre, je le voyais en vêtements de nuit et quand j’essayais de m’approcher de lui, alors, il disparaissait en se perdant dans la dimension inconnue.

Je confesse néanmoins que ce type de phénomène psychique m’était très familier. J’entrais simplement dans sa chambre pour vérifier directement que son corps physique gisait endormi dans le lit d’acajou parfumé et je me disais à moi-même : ce qui arrive, c’est que l’âme de mon père est au dehors, car son corps charnel est en train de dormir en ce moment.

A cette époque débutait le cinéma muet, et beaucoup de gens se réunissaient sur la place publique, pendant la nuit, pour se distraire, en regardant les films projetés en plein air sur un écran rudimentaire : un drap bien tendu cloué sur deux bâtons dûment écartés.

J’avais chez moi un cinéma très différent : je m’enfermais dans une chambre obscure et je fixais mon regard sur le mur ou la muraille. Après quelques instants de concentration intense et spontanée, le mur s’illuminait, resplendissant de lumière, comme si c’était un écran multidimensionnel, et les murailles disparaissaient définitivement ; ensuite surgissaient de l’espace infini des paysages vivants de la grande nature, des gnomes espiègles, des sylphes aériens, des salamandres de feu, des ondins sortis de l’eau, des néréides de l’immensité marine, de délicieuses créatures qui jouaient avec moi, des êtres infiniment heureux.

Mon cinéma n’était pas muet et il n’avait pas besoin de Rudolph Valentino ou de la fameuse Petite Chatte blanche des temps passés.

Mon cinéma était également sonore et toutes les créatures qui apparaissaient sur mon écran particulier chantaient et parlaient dans le levant très pur de la langue divine primitive qui court comme un fleuve d’or sous l’épaisse forêt du soleil.

Plus tard, lorsque la famille s’est multipliée, j’invitais mes innocents petits frères et ils partageaient avec moi cette joie incomparable en regardant sereinement les figures astrales sur l’extraordinaire muraille de ma chambre obscure.

Je fus toujours un adorateur du Soleil et aussi bien à l’aube qu’au crépuscule, je montais sur le toit de ma demeure (car à ce moment-là, il n’y avait pas de terrasse) et, assis à l’orientale comme un yogi infantile sur les tuiles de terre cuite, je contemplais l’Astre Roi dans un état d’extase, m’élevant ainsi en une profonde méditation ; je causais de grandes frayeurs à ma noble mère lorsqu’elle me voyait marcher sur la demeure.

Chaque fois que mon vieux père ouvrait la vieille porte de la garde-robe, il sentait comme si j’allais remettre cette curieuse jaquette ou casaque pourpre sur laquelle brillaient des boutons dorés.

Ancien vestige des vêtements de chevalerie que je portais avec élégance dans celle de mes anciennes réincarnations où je m’appelais Siméon Bleler, il arrivait parfois que dans cette vieille armoire soient gardés des épées et des fleurets de l’ancien temps.

Je ne sais pas si mon père me comprenait, je pensais qu’il aurait pu me remettre les objets de l’avant-dernière existence passée, l’ancien me regardait et me donnait une charrette pour jouer avec ; jeu de joies innocentes de mon enfance.

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La Religion.

Eduqué avec les bonnes manières, je confesse franchement et sans ambages que je fus éduqué selon la religion officielle de mon peuple.

Dès l’enfance, je possédais le sentiment de vénération et de respect. Je n’ai jamais voulu hausser les épaules en plein culte ; je n’ai jamais voulu échapper à mes devoirs sacrés, ni rire ou me moquer des choses saintes.

Sans vouloir m’emmêler maintenant dans des épines et des ronces, je dois seulement dire que dans une certaine secte mystique (peu importe son nom), j’ai trouvé les principes religieux communs à toutes les religions confessionnelles du monde. Il convient de les citer maintenant pour le bien de la grande cause.

Les Cieux.

Les cieux, nous les trouvons, bien que sous différents noms, dans toutes les religions confessionnelles ; ceux-ci sont cependant toujours nouveaux, comme le disait avec tant de sagesse Dante le Florentin, dans son poème classique de La Divine Comédie.

  1. Le Ciel de la Lune (monde astral) ;
  2. Le Ciel de Mercure (monde mental) ;
  3. Le Ciel de Vénus (monde causal) ;
  4. Le Ciel du Soleil (monde bouddhique ou intuitif) ;
  5. Le Ciel de Mars (monde atmique, Région d’Atman) ;
  6. Le Ciel de Jupiter (monde nirvanique, Nirvana) ;
  7. Le Ciel de Saturne (monde paranirvanique) ;
  8. Le Ciel d’Uranus (monde mahaparanirvanique) ;
  9. Le Ciel de Neptune (L’Empyrée).

Il est évident et manifeste que ces neuf cieux, cités avec bonheur, se trouvent également à l’intérieur de nous-mêmes, ici et maintenant, et se pénètrent et s’interpénètrent sans jamais se confondre. Evidemment, ces neuf cieux se trouvent placés dans neuf dimensions supérieures. Il s’agit évidemment de neuf Univers parallèles.

Il n’est pas inutile, dans ce Message Esotérique de Noël 1972-1973, de rappeler avec une insistance toute particulière les divers enfers religieux.

Souvenons-nous des multiples enfers préhistoriques et historiques, évoquons-les avec solennité. Le souvenir et la réminiscence existent partout sur les enfers chinois, mahométans, bouddhistes, chrétiens, etc.

Il est hors de doute que ces divers enfers servent de symbole pour le monde minéral submergé. Dante, le merveilleux disciple de Virgile, le Poète de Mantoue, découvre clairement et avec une frayeur mystique la relation intime existant entre les neuf cercles dantesques et les neuf cieux.

Le Bardo-Thodol, le Livre des Esprits de l’Autre monde, se distingue magnifiquement à nos yeux, en nous faisant voir la pure réalité des mondes infernaux à l’intérieur de l’organisme planétaire sur lequel nous vivons.

Il est indubitable que les neuf cercles dantesques à l’intérieur de la Terre correspondent scientifiquement aux neuf infradimensions submergées au-dessous de la Région tridimensionnelle d’Euclide.

Ceci rend évidente et claire l’existence cosmique des mondes infernaux dans n’importe quel monde de l’Espace infini.

Il est clair que le règne minéral submergé n’est certainement pas une exception de la planète Terre.

Angéologie.

Tout le Cosmos est dirigé, surveillé et animé par une série quasi interminable de Hiérarchies et d’Etres conscients, chacun d’eux ayant une mission à accomplir et qui, appelés par un nom ou un autre (Dhyani-Choans, Anges ou Deva, etc.), ne sont des messagers que dans le sens d’agents des Lois karmiques et cosmiques. Leurs degrés respectifs d’intelligence et de conscience varient à l’infini et tous sont des hommes parfaits dans le sens le plus complet du terme.

De multiples services angéliques caractérisent l’Amour divin. Chaque Elohim travaille dans sa spécialité. Nous pouvons et nous devons faire appel à la protection des Anges.

Dieu.

Toutes les religions sont des perles précieuses enfilées sur le fil d’Or de la Divinité. L’amour ressenti pour le Divin par les institutions mystiques du monde est évident : Allah, Brahma, Tao, Zen, IAO, Inri, Dieu, etc.

L’ésotérisme religieux n’enseigne aucune sorte d’athéisme, excepté dans le sens que renferme le mot sanscrit nastika, ne pas admettre d’idoles, y compris le Dieu anthropomorphique des ignorants (ce serait une chose absurde de créer un dictateur céleste assis sur un trône de tyrannie qui serait furieux contre cette triste fourmilière humaine).

L’ésotérisme admet un Logos ou un Créateur collectif de l’Univers ; un Démiurge architecte. Il est incontestable qu’un tel Démiurge n’est pas une divinité personnelle comme beaucoup le supposent par erreur, mais une collectivité de Dhyani-Choans, Anges, Archanges et autres forces. Dieu est Dieux.

Ceci est écrit en caractères de feu dans le livre resplendissant de la vie, que Dieu est l’Armée de la Voix, la grande Parole, le Verbe.

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. Tout fut par lui, et rien de ce qui fut, ne fut sans lui. Jn 1,1,3.

Il est évident et manifeste que tout homme véritable qui atteint réellement la perfection entre pour cette raison dans le courant du son, dans les milices célestes constituées des Bouddhas de compassion, des Anges, des Esprits planétaires, des Elohim, des Rishi-Prajapati, etc.

On nous a dit avec insistance que le Logos sonne et ceci est évident. Le Démiurge, le Verbe, est l’Unité multiple parfaite.

Celui qui adore les Dieux, qui leur rend un culte, peut mieux capter la profonde signification des facettes divines du Démiurge architecte.

Quand l’humanité se moqua des Dieux saints, elle tomba, blessée à mort, dans le matérialisme grossier de cet Age de Fer.

Lucifer.

Nous pouvons et devons même éliminer tous les agrégats psychiques subjectifs ténébreux et pervers que nous portons en nous ; néanmoins, il est incontestable que jamais nous ne pourrions les dissoudre en eux-mêmes à l’ombre du Logos intime.

De toute évidence, il est clair que Lucifer est l’antithèse du Démiurge créateur, son ombre vivante projetée sur le fond du Microcosme-Homme.

Lucifer est le Gardien de la Porte et des Clefs du Sanctuaire, afin que ne le pénètrent que les oints qui possèdent le secret d’Hermès.

Du fait que nous avons écrit ce nom si détesté des oreilles du vulgaire, il est nécessaire d’indiquer aussi que le Lucifer ésotérique de la doctrine archaïque est tout le contraire de ce que les théologiens, dont le célèbre des Mousseaux et le marquis de Mirville, supposent par erreur, car il est l’allégorie du bien, le symbole du plus haut sacrifice (le Christus-Lucifer des Gnostiques), et le Dieu de la sagesse sous des noms infinis.

Lumière et ombre ; mystérieuse symbiose du Logos solaire, Unité multiple parfaite. Inri est Lucifer.

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Les Démons.

Les diverses théogonies religieuses nous dépeignent comme des punis les Logoïs divins qui, réincarnés dans des corps humains, ont commis l’erreur impardonnable de tomber dans la génération animale.

Ces Génies ténébreux sont des anges déchus, de véritables démons dans le sens le plus complet du mot.

Il est donc absurde d’affirmer que de tels rebelles auraient donné l’Esprit aux hommes, il est clair que ces anges déchus sont de véritables échecs cosmiques.

Il est maintenant très opportun de se souvenir des noms inhumains d’Andraméleck, Bélial, Moloch, Baël, etc., dont les horribles abominations peuvent être étudiées par tout Adepte de la Loge Blanche, dans les Registres akashiques de la Nature.

Il faut faire une distinction entre ce qu’est une chute ésotérique et une descente. Evidemment, ces anges rebelles ne descendirent pas, mais ils chutèrent, ce qui est différent.

Les Limbes.

Versés dans l’Histoire Universelle, nous savons bien et de façon intégrale ce qu’est réellement l’Orque des classiques grecs et latins ; les Limbes des ésotéristes chrétiens.

Il n’est pas inutile, dans ce traité, d’insister sur l’idée transcendante que les Limbes sont certainement l’antichambre des mondes infernaux.

Toutes les cavernes connues et inconnues forment un filet grossier et ininterrompu qui entoure entièrement la planète Terre, formant l’Orcus des classiques, comme nous l’avons déjà dit dans les lignes citées plus haut, les Limbes authentiques de l’ésotérisme gnostique, bref, l’autre monde où nous vivons après la mort.

La mystique et terrible allégorie qui dit : « Ici vivent les enfants innocents qui sont morts sans avoir reçu les eaux du baptême », fait allusion aux Limbes.

Dans l’ésotérisme gnostique, ces eaux sont de type génésique et constituent l’Ens-Seminis (l’Entité du Semen, comme dirait Paracelse).

Le sacrement du baptême des divers cultes religieux symbolise le yoga du sexe, le Maïthuna, la Magie sexuelle. Dans la moelle et dans le Semen se trouve la clef du salut, et tout ce qui ne se fait pas par cela, par ce chemin, est sans nul doute une inutile perte de temps.

Les enfants innocents sont ces saints qui n’ont pas travaillé avec les eaux spermatiques du premier instant. Des gens vertueux qui ont cru possible l’Autoréalisation Intime de l’Etre sans remplir l’engagement du sacrement du baptême ; ils ont ignoré la Magie sexuelle ou ils l’ont rejetée solennellement.

Seul Mercure, le chef et l’évocateur des âmes prenant le Caducée de la Sagesse dans la main droite, peut de nouveau rappeler à la vie les malheureuses créatures innocentes précipitées dans l’Orcus.

Lui seul, l’Archimage et le Hiérophante, peut les faire renaître dans des milieux propices au travail fécond et créatif dans la Forge des Cyclopes.

C’est ainsi que Mercure, le Nonce et le Loup du Soleil, fait entrer des âmes des Limbes dans les milices célestes.

Le Purgatoire.

Nous définirons le Purgatoire ainsi : région moléculaire inférieure ; zone de type sublunaire ; astral submergé (Kamaloka secondaire).

Dans le monde du Purgatoire, nous devons frire les graines du mal ; annihiler les larves infrahumaines de toutes sortes ; nous purger de toute corruption ; nous purifier radicalement.

Dante Alighieri dit en parlant du Purgatoire :

« Déjà nous arrivions plus près de l’ouverture, qui figurait de loin comme une déchirure, un huis étroit creusé dans le mur spacieux. J’aperçus une porte, et dessus cette porte trois degrés différents peints d’une triple sorte : au bas, l’Ange-Portier encore silencieux. Regardant de plus près, en hâtant notre marche, je l’aperçus assis sur la première marche. Son front resplendissait tant que j’en fus ébloui. Une épée en sa main reluisait toute nue, réfléchissant sur nous ses rayons, et ma vue essayait vainement de se fixer sur lui.

Parlez sans avancer : Que voulez-vous ?, dit l’ange, qui vous amène ici ?. Votre audace est étrange, et ne craignez-vous point de regretter vos pas ?.

Quelqu’un qui sait pourquoi, dans le Ciel qui demeure, répondit mon seigneur à l’ange, est tout à l’heure venu nous dire : allez, voilà le seuil là-bas !.

Qu’elle guide vos pas en bienheureux voyage !, dit alors avec grâce le gardien à mon sage. Montez : à nos degrés vous pouvez comparoir.

Nous vînmes ; le premier échelon de la rampe était un marbre blanc d’une si belle trempe que je m’y regardais comme dans un miroir. Le second me semblait d’une teinte rouillée, de pierre raboteuse et comme au feu grillée et partout crevassée, en long comme en travers. Le plus haut, le troisième, était tout de porphyre et d’un rouge de feu plus ardent, à vrai dire, que le sang qui jaillit hors des vaisseaux ouverts. Sur ce dernier degré le pied de l’ange porte : il se tenait assis sur le seuil de la porte qui me semblait formé d’un bloc de diamant. Sus par les trois degrés j’allais de bonne grâce. Mon guide m’entraînait, me disant à voix basse : de nous ouvrir le seuil requiert l’ange humblement !.

Lors à ses pieds sacrés plein de foi je m’incline, et par trois fois d’abord me frappant la poitrine, je l’adjure d’ouvrir par la grâce de Dieu. Du bout de son épée à mon front l’ange grave sept P, en me disant : que ton repentir lave, quand tu seras entré, ces stigmates de feu !.

Ensuite de dessous sa robe nuancée d’une couleur de terre et de cendre foncée l’ange qui me parlait avait tiré deux clés. La première était d’or, et l’autre d’argent. L’ange met la blanche d’abord dans le pêne, puis change et prend la jaune : alors mes vœux furent comblés.

Quand l’une des deux clés faillit à l’ouverture et ne s’ajuste pas, dit-il, dans la serrure, cet huis ne s’ouvre pas et l’on reste dehors. Si l’une a plus de prix, la seconde demande plus grand art pour ouvrir et sagesse plus grande, car c’est elle qui fait détendre les ressorts.

De Pierre je les tiens, et m’a commandé Pierre, pourvu que le pécheur devant mes pieds s’atterre, d’ouvrir à tort plutôt qu’à tort le repousser.

Lors touchant le battant de la porte sacrée : Entrez donc, mais sachez qu’ayant passé l’entrée, un regard en arrière oblige à rebrousser.

Du royaume sacré les portes s’ébranlèrent, les crampons détendus s’ouvrirent et roulèrent en grinçant sur les gonds d’acier retentissant. Jadis quand de Marcel la valeur fut trompée, et le trésor vidé, les portes de Tarpée avec moins de fracas s’ouvrirent en mugissant. Je me tournais, l’oreille au moindre écho tendue, et crus ouïr des voix chantant dans l’étendue, au bruit de doux accords : Te Deum Laudamus !.

Et moi, je ressentais à cette hymne lointaine la tendre émotion que fait la voix humaine lorsque l’orgue marie au chant ses sons émus,

Qu’ores la voix s’entend, ores ne s’entend plus » (La Divine Comédie, Le Purgatoire : Chant IX).

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La Mère divine.

Marie, ou mieux. Ram-Io, est identique à Isis, Junon, Déméter, Cérès, Maya, la Divine Mère cosmique, le pouvoir serpentin sous-jacent dans le fond vivant de toute matière organique et inorganique.

Marie-Madeleine.

La belle Madeleine est sans doute identique à Salambo, Matra, Ishtar, Astarté, Aphrodite et Vénus.

L’aura solaire de la Madeleine repentie est formée par toutes les épouses-prêtresses du monde. Bienheureux les hommes qui trouvent refuge dans cette Aura, parce que d’eux viendra le Royaume des Cieux.

Le Christ.

Chez les Perses, le Christ était Ormuzd, Ahura-Mazda, l’antithèse d’Ahriman (Satan). Sur la Terre sacrée des Veda, le Christ est Vishnu, le Deuxième Logos, sublime émanation de Brahma, le Premier Logos.

Le Jésus hindou est l’Avatar Krishna. L’évangile de ce Maître est semblable à celui du Divin Rabbi de Galilée.

Chez les anciens Chinois, Fu-Hsi est le Christ cosmique qui a composé le fameux Yi-King, le Livre des Lois.

Dans le pays ensoleillé de Kem, la terre des Pharaons, le Christ était en fait Osiris et celui qui l’incarnait passait pour cette raison pour être un osirifié.

Quetzalcoatl est le Christ mexicain, le Dieu Blanc, qui réside maintenant dans la lointaine Tula.

Les Immaculées conceptions.

Il est urgent de comprendre ce que sont réellement les immaculées conceptions. Celles-ci abondent dans tous les cultes antiques. Fu-Hsi, Quetzalcoatl, Bouddha, et beaucoup d’autres, sont le résultat d’immaculées conceptions.

Le feu sacré rend fécondes les eaux de la vie afin que le Maître naisse en nous. Tout ange est certainement l’enfant de la Divine Mère Kundalini : elle est réellement vierge avant l’enfantement, pendant l’enfantement et après l’enfantement.

Au nom de la vérité, nous affirmons solennellement ce qui suit : l’époux de Devi Kundalini, notre Mère cosmique particulière, est le Troisième Logos, l’Esprit-Saint, Shiva, le Premier-Né de la Création ; notre Monade intime, individuelle, ou pour mieux dire, surindividuelle.

Le Spiritisme.

J’étais encore un gamin de douze printemps quand, étant l’obligé de quelqu’un qui faisait anxieusement des recherches sur les mystères de l’au-delà, je me proposais également d’enquêter, de m’informer, de faire des investigations sur l’inquiétant terrain du spiritisme.

Alors, avec la ténacité d’un clerc dans sa cellule, j’étudiais d’innombrables œuvres métaphysiques. Il n’est pas inutile de citer Louis Zea Uribe, Camille Flammarion, Kardec, Léon Denis, César Lombroso, etc.

Le premier livre d’une série de Kardec me parut très intéressant, mais je dus le relire trois fois avec l’intention indiscutable de le comprendre intégralement.

Converti par la suite en un véritable rat de bibliothèque, je confesse franchement et sans ambages que je me passionnais pour le Livre des Esprits avant de poursuivre avec de très nombreux autres volumes au riche contenu.

Avec un esprit imperméable à toute autre chose que l’étude, je m’enfermais de très longues heures chez moi ou dans la bibliothèque publique avec l’ardent désir de chercher le chemin secret. Maintenant, sans me présumer savant, sans aucune vanité, je désire uniquement faire connaître, dans ce chapitre, le résultat de mes investigations dans le domaine du spiritisme.

Les Médiums.

Ce sont des sujets passifs qui cèdent leur personne, leur corps, aux fantômes métaphysiques d’outre-tombe.

Il est incontestable que le Karma de la médiumnité est l’épilepsie. Les épileptiques furent de toute évidence des médiums dans leurs vies antérieures.

Expériences.

1) Une dame dont je ne mentionnerai pas le nom voyait constamment le fantôme d’une femme morte ; cette dernière lui disait beaucoup de choses à l’oreille.

Au cours d’une session solennelle de spiritisme la dame tomba en transe ; l’obsédant fantôme indiqua à la médium que si elle faisait des recherches en un endroit déterminé de la maison, alors, lui disait-il, elle trouverait un gros trésor.

Les indications du fantôme furent suivies ; malheureusement, le trésor ne fut jamais trouvé. Il est incontestable que la fortune était seulement une simple projection mentale du psychisme subjectif des assistants. Evidemment, ces gens étaient dans le fond très cupides.

2) Au-delà du temps et de la distance, très loin de ma terre mexicaine bien aimée, je dus pénétrer dans l’état de Zulia, au Vénézuéla, en Amérique du Sud. Hôte de mon amphitryon, dans sa maison de campagne, je dois affirmer que pendant ces jours-là, je fus le témoin oculaire d’un événement métaphysique insolite.

Il convient de ratifier pour le bien de mes lecteurs que mon amphitryon était sans doute et sans ambages un personnage très humble de race colorée.

Il est incontestable que ce brave homme, certes très généreux avec les nécessiteux. gaspillait avec élégance son bien en riches gueuletons.

Résider à l’hôtel parmi les gens cultivés ou en vouloir à quelqu’un pour quelque motif que ce soit, était certainement pour ce brave homme quelque chose d’impossible ; il préférait certainement se résigner à sa tâche, à son sort, aux dures infortunes du travail.

Inutile de dire longuement que l’homme en question avait le don d’ubiquité, car on le voyait n’importe où, ici, là ou là-bas.

Une nuit, ce distingué monsieur m’invita en grand secret à une session de spiritisme. En aucune façon je ne voulus décliner une si aimable invitation.

Réunis à trois sous le toit rustique de cette hacienda, nous nous assîmes autour d’une table à trois pieds.

Mon amphitryon, plein d’une immense vénération, ouvrit une petite boîte qu’il n’abandonnait jamais au cours de ses voyages et en sortit une tête de mort indigène.

Il récita ensuite quelques belles prières et implora d’une voix forte en appelant le fantôme du crâne mystérieux.

Il était minuit ; le ciel était couvert de gros nuages noirs qui, sinistres, se profilaient dans l’espace tropical, la pluie, le tonnerre et les éclairs faisaient trembler toute la région.

On ressentit des coups étranges venant de l’intérieur du meuble, puis, violant définitivement les lois de la gravitation, comme si elle se moquait des lois de la physique, la table se leva du plancher.

Ensuite arriva le plus sensationnel : le fantôme invoqué apparut dans l’enceinte et il passa près de moi.

A la fin, la table s’inclina de mon côté et la tête de mort qui se trouvait dessus me tomba dans les bras.

Ça suffit !, s’exclama mon amphitryon. La tempête était très forte et dans ces conditions, de telles invocations étaient très dangereuses. A ce moment, un épouvantable coup de tonnerre fit pâlir le visage de l’invocateur.

3) Un jour, alors que je déambulais dans une des vieilles ruelles de la ville de Mexico DF, mû par une étrange curiosité, je pénétrais avec d’autres personnes dans une vieille bâtisse où pour le bien ou pour le mal fonctionnait un centre spirite ou spiritualiste.

Un exquis salon, extra-supérieur, avec beaucoup de clochettes, un certain nombre de personnes émotives, délicates et de grande marque.

Sans prétendre en aucune façon m’exposer à un risque, je m’assis respectueusement face à l’estrade.

En entrant dans un tel endroit, mon but n’était certainement pas de me pénétrer des doctrines des médiums spirites, de discuter et de commencer à me lancer dans le mal en termes amicaux ou avec une feinte mansuétude et des poses pieuses.

Je voulais seulement prendre note de tous les détails avec un jugement ouvert et un singulier bon sens.

S’entraîner à prier dans le discours pour parler en public, se préparer à l’avance, est certainement quelque chose qui de tous temps a été exclue de la mentalité spirite.

Patiente, la fraternité sacrée du mystère attendait avec un ardent désir mystique les voix et les paroles surgies d’outre-tombe.

Indépendant des autres dans leurs diagnostics, propre à quelque chose de bien néfaste, un homme d’un certain âge tomba en transe, il fut prit de convulsions comme un épileptique, monta sur l’estrade, occupa la tribune de l’éloquence et il prit la parole.

« Vous avez ici parmi vous Jésus de Nazareth, le Christ », s’exclama d’une voix haute ce malheureux possédé.

Dans ces instants terrifiants, l’estrade, l’autel de Ba’al, décorée de fleurs et de cierges, se mit à vibrer de façon horripilante et tous les dévots tombèrent à terre en se prosternant.

Et moi, sans vouloir troubler la performance de personne, je me consacrais à étudier le médium avec mon sixième sens.

Traversé par l’angoisse, je pus certainement vérifier la crue réalité de ce cas métaphysique insolite. Il est clair qu’il s’agissait d’un imposteur sinistre et gauche qui exploitait la crédulité d’autrui en se faisant passer pour Jésus-Christ.

Avec la clairvoyance, j’observais un Magicien noir habillé de la tunique rouge sang. Le lugubre fantôme entré dans le corps physique du Médium conseillait les consultants, essayait de parler avec le ton de Jésus-Christ afin que ces fanatiques ne le découvrent pas.

Cette séance horripilante une fois terminée, je me retirais de cet endroit avec l’ardent désir de ne plus jamais y revenir.

4) Vivre à loisir avec sa famille, gracieusement, en étant quitte de travailler, par l’œuvre de la magie, sur terre, est certainement quelque chose de très romantique. Néanmoins, il est parfois indispensable de prendre des risques lorsqu’il s’agit de procurer tout le bien possible aux autres.

Flanqué de remparts intellectuels, je voulus prospérer en sagesse et sans défaillir, je parcourus très jeune divers endroits du monde.

Au-delà du temps et de la distance, dans le plus grand éloignement d’une région sud-américaine connue populairement sous le nom typique de Quindio, étant d’intelligence très souple, je dus entrer en relation avec un médium spirite qui travaillait comme forgeron.

Sans jamais se mêler à aucune discussion, cet ouvrier travaillait tranquillement dans sa forge rougeoyante.

Un étrange forgeron spirite ; homme mystique au visage bronzé, athlétique personnalité cénobite.

Grand Dieu et Sainte-Marie !. Je le vis dans une sinistre et gauche transe médiumnique, possédé par Belzébuth, prince des Démons.

Je me souviens encore des ténébreuses paroles avec lesquelles le pouvoir des ténèbres allait terminer la séance :

Bel tengo mental la petra y que a el le andube sedra, vao genizar le des, puis il signa : Belsebu.

Forgeron, paradoxal anachorète, je le trouvais le jour suivant repenti de son sinistre sabbat spirite, il jura alors solennellement au nom de l’éternel Dieu vivant qu’il ne prêterait plus son corps physique à l’horreur des ténèbres.

Une autre fois, je le surpris dans sa forge en train de consulter très sincèrement le paroissien spirite de Kardec.

Plus tard, cet homme d’antan m’invita, plein de mystique enthousiasme, à plusieurs autres séances médiumniques exhaustives où, avec une grande anxiété, il évoquait Juan Hurtado le Majeur. Sans aucune exagération à l’intention de mes chers lecteurs, je dois assurer opportunément que le fantôme en question, en parlant dans la langue du médium en transe, se vantait de pouvoir se manifester au travers de 150 médiums de façon simultanée.

Faire le malin par un discours est certainement très normal ; mais se pluraliser en cent cinquante discours simultanés différents, me paraissait à cette époque ahurissant.

Il est incontestable qu’à cette époque de ma vie, je n’avais pas encore analysé le thème de la pluralité du Moi, du moi-même.

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L’Ego.

Sans vouloir inhabituellement m’étendre en digression d’aucune sorte, j’insiste très sincèrement sur ce que j’ai pleinement expérimenté de façon directe.

L’Ego en question est évidemment dépourvu de tout aspect divin, autoexaltant et dignifiant. Nous prenons la liberté d’être en désaccord avec les personnes qui présupposent l’existence de deux Moi ; l’un de type supérieur, l’autre d’ordre inférieur.

Certainement et au nom de la vérité, nous affirmons sans incongruité le terrible réalisme, bien informé, qu’il existe seulement en chaque sujet un Moi pluralisé et terriblement pervers.

Cette conviction fondamentale est basée sur l’expérience vécue par l’auteur du présent traité ésotérique.

D’une certaine façon, nous avons besoin d’extérioriser des idées immatures, mais jamais nous ne commettrions l’erreur d’affirmer des utopies insensées.

Notre assertion possède une abondante documentation contenue dans les textes sacrés des anciens temps.

Comme exemple vivant de notre affirmation, il n’est pas inutile de rappeler les cruelles batailles d’Aryuna contre ses bien-aimés parents (les Moi), dans la Bhagavad-Gita (le Chant du Seigneur).

Visiblement, ces agrégats psychiques, subjectifs, personnifient évidemment tout l’ensemble des défauts psychologiques que nous portons chacun en nous-mêmes.

La psychologie expérimentale rigoureuse montre de façon flagrante l’embouteillage de la Conscience dans ces Moi subjectifs.

Ce qui continue au-delà de la tombe est alors l’Ego, un amas de mois-diables, les agrégats psychiques.

Dans les centres spirites ou spiritualistes, l’identification de tels agrégats psychiques devient évidente et manifeste.

Il est notoire et évident que ces mois-diables, en raison de leur multiplicité, peuvent entrer dans beaucoup de corps médiumniques, comme dans le cas de Juan Hurtado le Majeur, pour leur manifestation.

Tout Maître du Samadhi pourra clairement mettre en évidence en état d’extase ceci : ceux qui se manifestent au travers des médiums spirites ne sont ni les âmes, ni les esprits des morts, mais les mois-diables de ces derniers, les agrégats psychiques qui continuent au-delà de la tombe.

On nous a dit avec beaucoup d’insistance que dans les états postmortem, les médiums évoluent, convertis en possédés du Démon (ou des démons), il est incontestable qu’après un certain temps, ils finissent par divorcer de leur propre être Divin ; ils entrent alors dans l’involution submergée des mondes infernaux.

La Théosophie.

Sans m’enorgueillir en aucune façon de tant de délicates et multiples angoisses d’ordre philosophique et métaphysique, je confesse franchement et avec une totale sincérité que je n’avais pas encore atteint les seize printemps de mon existence actuelle, lorsque je me trouvais engagé dans de nombreuses matières au riche contenu.

Avec un ardent désir, je me proposais d’analyser dans le détail les problèmes de l’Esprit, à la lumière de la science moderne.

A cette époque, je fus très intéressé par les expériences scientifiques du physicien anglais Williams Crookes, éminent découvreur du rayonnement de la matière et du Thallium, et illustre membre de la Société Royale Britannique.

Les fameuses matérialisations du spectre de Katie King en plein laboratoire, thème traité par Crookes dans son ouvrage Mesure de la force psychique, me parurent sensationnelles.

Beaucoup de sujets sacrés de l’antiquité me semblèrent excellents, sensationnels, merveilleux, tels : le serpent du Paradis, l’ânesse de Balaam, les paroles du Sphinx, les voix mystérieuses des statues de Memnon au lever du jour, les terribles Méné-Técel-Pharès du festin de Balthazar, Séraphin de Théran, père d’Abraham ; les oracles de Delphes, les Bétyles ou pierres parlantes du Destin, les menhirs oscillants et magiques des druides ; les voix énigmatiques de tous les sanglants sacrifices nécromants ; l’origine authentique de toute la tragédie classique, dont les révélations indiscrètes dans Prométhée, Les Choéphores et Les Euménides coûtèrent la vie à l’Initié Eschyle ; les paroles de Tirésias, le devin évoqué par Ulysse dans L’Odyssée, au bord du trou rempli du sang de l’agneau noir propitiatoire, les voix secrètes entendues par Alaric qui lui ordonnaient de détruire la Rome pécheresse et celles que la pucelle d’Orléans entendit également pour qu’elle extermine les Anglais, etc.

Ayant appris les bonnes manières et sans m’exercer à parler en public, je donnais des conférences à la Société théosophique à l’âge de 17 ans.

Je reçus le diplôme de Théosophe des mains de Jinarajadasa, illustre président de cette auguste Société, que je connus de bonne heure personnellement.

De caractère sûr de moi, j’étais alors bien informé sur les étranges et mystérieux coups de Rochester, les classiques phénomènes psychiques de la ferme des Eddy, où naquit la Société théosophique elle-même ; j’avais accumulé beaucoup de renseignements en relation avec ces tripodes évocateurs des Pythonisses des anciens temps, j’étais au courant des maisons hantées et des apparitions postmortem et je connaissais à fond tous les phénomènes télépathiques.

Avec tant de connaissances métaphysiques accumulées dans mon pauvre esprit, je m’étais incontestablement converti en un érudit très exigeant.

Je voulais néanmoins très sincèrement me former le cœur selon le bon critère Théosophe et pour cela je dévorais toutes les œuvres que je trouvais dans la riche bibliothèque.

C’est une source inépuisable de sagesse divine que je découvris avec un étonnement mystique dans les pages dorées de La Doctrine secrète ; œuvre extraordinaire de la Vénérable Grande Maîtresse Helena Petrovna Blavatsky, la sublime martyre du XIXe siècle.

Voyons maintenant les notes suivantes, très intéressantes :

1885. Dans son journal, le Colonel Olcott note en ce jour du 9 janvier : HPB a reçu du Maître M. le plan pour sa « Doctrine secrète ». Il est excellent. Oakley et moi avons essayé de le faire la nuit passée, mais celui-ci est bien meilleur.

La conspiration du ménage Coulomb a obligé HPB à laisser Adyar et à voyager en Europe en mars.

HPB a emporté avec elle le précieux manuscrit. Alors que je me préparais à monter dans le bateau, Subba Row me recommanda qu’elle écrive « La Doctrine secrète », et qu’elle lui envoie les écrits toutes les semaines. Je le lui ai promis et je le ferai, étant donné qu’il va recueillir les notes et les commentaires qui seront publiés ultérieurement par la Société théosophique.

Ce fut cette année-là que le Maître KH écrivit : « Quand La Doctrine secrète sera prête, ce sera une triple production de M., Upasika et moi ».

Il est évident que de telles notes nous invitent à la méditation. Mais il est clair que la VM interpréta les enseignements en les adaptant à l’époque.

Après avoir épuisé les études théoriques de type théosophique, je pratiquais intensément le Raja-Yoga, le Bhakti, le Gnana-Yoga, le Karma-Yoga, etc.

J’obtins de multiples bénéfices psychiques avec les yogas pratiqués et préconisés par cette vénérable Institution.

Selon les indications de la très méritante Maîtresse HPB, je considérais toujours le Hatha-Yoga comme quelque chose de très inférieur, il m’est donné de manifester que jamais je ne me suis intéressé à cette branche du Yoga hindou.

Beaucoup plus tard, je fus invité à une grande assemblée de la Vénérable Grande Loge Blanche où, en pleine Agora, on qualifia le Hatha-Yoga d’authentique Magie noire.

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La Fraternité Rose-Croix.

J’avais atteint dix-huit printemps sur le chemin de mon incarnation actuelle, lorsque j’eus l’honneur très flatteur d’entrer à l’Ancienne Ecole Rose-Croix. Institution méritante, fondée de bonne heure par l’excellent homme que fut le Docteur Arnold Krumm-Heller, médecin-colonel de la glorieuse Armée mexicaine, illustre vétéran de la Révolution mexicaine, éminent professeur de la Faculté de Médecine de Berlin, en Allemagne ; remarquable scientifique, extraordinaire polyglotte.

Avec l’impétuosité de la jeunesse, je me présentais avec une certaine arrogance dans cette Aula Lucis dirigée alors par un homme remarquable d’une lumineuse intelligence et sans faire de cérémonies, en l’air, je confesse franchement et sans ambages que je commençais en discutant et que je continuais en étudiant.

Ce qui me paraissait le mieux était, après tout, de m’adosser au mur, de me mettre dans un coin de la pièce, de tomber en extase.

Laissez-moi dire longuement et sans pompe, qu’embarqué dans beaucoup de théories complexes au substantiel contenu, j’aspirais uniquement, avec une grande anxiété, à retrouver mon ancien chemin, « le sentier du fil du rasoir ».

En excluant soigneusement tout pseudo-piétisme et tout vain bavardage creux de conversations ambiguës, je résolus définitivement combiner la théorie et la pratique.

Sans prostituer l’intelligence par l’or, je préférais certainement me prosterner humblement devant le Démiurge créateur de l’Univers.

Je me trouvais heureux dans les magnifiques ouvrages de Krumm-Heller, Hartmann, Eliphas Levi, Steiner, Max Heindel, etc., très riches et inépuisables sources d’exquises splendeurs.

Sans aucun verbiage, sérieusement, sincèrement, je déclare avec insistance qu’à cette époque de ma présente existence, j’étudiais méthodiquement toute la bibliothèque rosicrucienne.

Avec d’infinies angoisses, je cherchais sur le chemin le voyageur possédant le baume précieux capable de soigner mon cœur endolori.

Je souffrais affreusement et j’implorais dans la solitude en évoquant les saints Maîtres de la Grande Loge Blanche.

Le Grand Kabire Jésus a dit : « Frappez et l’on vous ouvrira, demandez et il vous sera donné, cherchez et vous trouverez ».

Au nom de cela qui est le réel, je déclare ce qui suit : en accomplissant les enseignements de l’Evangile chrétien, je demandais et l’on me donna ; je cherchais et je trouvais ; je frappais et l’on m’ouvrit.

S’agissant d’études aussi importantes et complexes que celles des Rose-Croix, il est incontestable que le programme ne tiendrait en aucune façon dans la marge étroite de ce chapitre ; c’est pourquoi je me limiterai à un résumé et à une conclusion.

Le Chakra frontal. Il se développe en vocalisant la voyelle I, ainsi : Iiiii. Faculté : la Clairvoyance.

Le Chakra laryngien. Il se développe en chantant la voyelle E, ainsi : Eéééé. Faculté : l’Ouïe magique.

Le Chakra cardiaque. Il se développe en vocalisant la lettre O, ainsi : Ooooo. Facultés : Intuition, dédoublement astral, etc., etc.

Le Chakra ombilical. Il se développe en chantant la voyelle U, ainsi : Uuuuu. Faculté : la Télépathie.

Les Chakras pulmonaires. Ils se développent en chantant la voyelle A, ainsi : Aaaaa. Faculté : Souvenir des Vies passées.

I E O U A est l’ordre des voyelles. Avec ces lettres, on forme tous les mantras.

Le Docteur Krumm-Heller disait qu’une heure par jour de vocalisation vaut mieux que la lecture d’un million de livres de pseudo-ésotérisme ou de pseudo-occultisme.

J’inhalais alors avec une suprême avidité le Prana christonique, le souffle vital des montagnes, et j’exhalais ensuite lentement en faisant résonner la voyelle correspondante.

J’indique pour plus de clarté que chaque voyelle était précédée d’une inspiration et qu’elle ne résonnait qu’à l’expiration (Il est évident que j’inspirais par le nez et expirais par la bouche).

Résultats concrets.

Tous mes chakras astraux ou centres magnétiques intensifièrent leur activité vibratoire en tournant positivement de gauche à droite comme les aiguilles d’une montre vue non de côté, mais de face.

Exercice de Rétrospection.

Le professeur nous enseigna avec beaucoup de didactisme un merveilleux exercice de rétrospection.

Il nous conseilla de ne jamais nous remuer dans le lit au moment du réveil, en nous expliquant qu’avec un tel mouvement le corps astral s’agite et les souvenirs se perdent.

Il est incontestable que pendant les heures de sommeil les âmes humaines voyagent hors du corps physique ; l’important est de ne pas oublier nos expériences intimes en réintégrant le corps.

Il nous indiqua de pratiquer à ce moment précis un exercice de rétrospection dans le but intelligent de nous souvenir des faits, des événements et des endroits visités en songe. Résultats.

Je déclare solennellement qu’un tel exercice psychique se révéla étonnant car mes souvenirs se firent plus vifs, plus intenses et plus profonds.

Le Plexus solaire.

Selon les instructions du professeur, tous les jours (de préférence au lever du Soleil), je m’asseyais commodément dans un délicieux fauteuil, le visage tourné vers l’Orient.

J’imaginais alors une gigantesque et extraordinaire croix en or, qui depuis l’Est du monde et avec l’Astre-Roi en son centre, lançait des rayons divins qui, après avoir traversé l’espace infini, pénétraient à l’intérieur de mon plexus solaire.

Cela m’enchantait de combiner intelligemment un tel exercice avec l’intonation mantrique de la voyelle U, en prolongeant le son comme il se doit : UUUUU.

Résultats.

Il se produisit un éveil insolite de mon œil télépathique (placé comme nous l’avons dit dans la région ombilicale) et je devins délicieusement hypersensible.

Comme ce chakra magnétique possède d’étonnantes fonctions dont celle d’attirer et d’accumuler l’énergie rayonnante du globe solaire, il est évident que, pour cette raison, mes fleurs de lotus ou roues astrales purent recevoir de plus grandes charges électromagnétiques qui intensifièrent davantage la radioactivité vibratoire.

Il convient très à propos de rappeler à ce moment précis à nos chers lecteurs que le plexus solaire fournit tous les chakras de l’organisme en radiations solaires.

Indubitablement et sans aucune exagération, il m’est possible de mettre une certaine emphase pour affirmer solennellement que chacun de mes chakras astraux s’est développé considérablement en intensifiant pour cette raison les perceptions de type clairvoyantes, clairaudientes, etc.

Le Départ.

Peu de temps avant de quitter cette méritante Institution, je déclarais à ce professeur : « Qu’aucun de ceux ici présents ne prétende s’autoqualifier Rosicrucien parce que tous autant que nous sommes, nous ne sommes que de simples aspirants à être Rosicruciens ».

Et j’ajoutais ensuite avec une grande solennité : « Des Rosicruciens : un Bouddha, un Jésus, un Moria, un KH, etc. ».

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La Méditation.

Flanqué de murailles intellectuelles, excédé par tant de théories compliquées et difficiles, je résolus de voyager vers les côtes tropicales de la mer des Caraïbes.

Assis là-bas au loin comme un ermite de l’ancien temps, à l’ombre taciturne d’un arbre solitaire, je résolus d’enterrer tout ce cortège pénible de vain rationalisme.

Avec le mental en blanc, en partant du zéro radical, j’entrais dans une profonde méditation et je cherchais à l’intérieur de moi-même le Maître secret.

Je confesse sans ambages et avec une totale sincérité que je pris très au sérieux cette phrase du testament de la sagesse antique qui dit textuellement :

Avant que la fausse aurore ne se lève sur la Terre, ceux qui survivront à l’ouragan et à la tourmente loueront l’Intime et les héros de l’aurore apparaîtront devant eux.

Je cherchais évidemment l’Intime, je l’adorais dans le secret de la méditation, je lui rendais un culte.

Je savais que je le trouverais à l’intérieur de moi-même, dans les recoins cachés de mon âme, et les résultats ne se firent pas attendre longtemps.

Plus tard, je dus m’éloigner de la plage de sable pour me réfugier dans d’autres terres et dans d’autres lieux.

Mais, où que je fusse, je continuais mes pratiques de méditation ; allongé sur le lit ou sur le dur plancher, je me mettais dans la position de l’étoile flamboyante, pieds et bras ouverts à droite et à gauche, avec le corps complètement relaxé.

Je fermais les yeux pour que rien au monde ne puisse me distraire ; je m’enivrais ensuite avec le vin de la méditation contenu dans la coupe de la parfaite concentration.

Incontestablement, au fur et à mesure que j’intensifiais mes pratiques, je sentais que je m’approchais réellement de l’Intime.

Les vanités du monde ne m’intéressaient pas ; je savais bien que toutes les choses de cette vallée de larmes sont périssables.

L’Intime et ses réponses instantanées et secrètes étaient les uniques choses qui m’intéressaient réellement.

Il existe des festivités cosmiques extraordinaires qui ne peuvent jamais être oubliées et les Divins et les humains le savent bien.

Au moment où j’écris ces lignes, le souvenir d’une aube agréable me vient à l’esprit.

Depuis le jardin intérieur de ma maison, loin du corps planétaire, humblement agenouillé, j’appelais l’Intime en le réclamant à haute voix.

Le bienheureux passa le seuil de ma demeure ; je le vis venir vers moi d’un pas triomphant.

Vêtu d’un précieux zéphyr et d’une ineffable tunique blanche, l’adorable vint vers moi ; je le contemplais, heureux.

La splendide couronne des Hiérophantes brillait sur sa tête céleste ; tout son corps était fait de la nature de la félicité.

Dans sa main droite resplendissaient toutes les pierres précieuses dont parle l’Apocalypse de Saint-Jean.

Le Seigneur empoignait avec fermeté le Bâton de Mercure, le sceptre des rois, le bâton des Patriarches.

En me prenant dans ses bras, le Vénérable me dit avec une voix de paradis des choses que les êtres terrestres ne peuvent pas comprendre.

Le Seigneur de Perfection me transporta alors à la planète Vénus, très loin des ennuis de ce monde.

C’est ainsi que je m’approchais de l’Intime par le chemin secret de la profonde méditation intérieure, j’en parle maintenant parce que...

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