Gnose - L'Institut Culturel Quetzalcoatl

Gnose ICQ dans: Anglais | Espagnol

 
Livre : La Flûte Enchantée et l’Initiation

Chapitre 5. L’épreuve du Silence

Deuxième Acte : Scène 2

silence

Tamino et Papageno sont introduits dans le temple par trois prêtres, dans l’obscurité et de nuit, une fois à l’intérieur, on leur enlève le sac qui couvrait leur tête ; il est intéressant de voir que les épreuves se réalisent précisément durant la nuit ; on doit distinguer le symbolisme de la nuit comme symbole de nos défauts psychologiques et de l’ignorance, de la nuit des sages, le silence du mental. Ici, on s’en réfère clairement à la nuit comme symbole de la tranquillité, de la paix et de la sagesse ; état intérieur adéquat pour passer les épreuves.

 Ils ne savent pas où ils se trouvent, les prêtres les laissent seuls dans une obscurité complète ayant pour but de les mener à la réflexion et à l’introspection. Papageno se rempli de terreur, car en plus de l’obscurité on entend des coups de tonnerre. Les personnes superficielles comme nous avons très peur de nous introvertir, de nous connaître nous-mêmes, nous aimons à rester tels que nous sommes, sans aucun changement, auto trompés et fascinés par des bêtises auxquelles nous donnons l’importance qu’elles n’ont pas.

 Après un temps de réflexion, les prêtes entrent avec des torches à la main pour se rendre compte de l’état intérieur des aspirants qu’ils éprouvent avec des questions ; l’objectif est de voir s’ils sont disposés à continuer à suivre le chemin intérieur.

La Mission de la vie

Il y a des milliers ou des millions d’années, nous sommes nés de Cela qui n’a pas de nom, ni de rives, avec l’unique mission d’y revenir auto réalisés ; nous naissons comme de simples étincelles innocentes et notre devoir est de revenir comme des flammes remplies de sagesse. Mais nous nous sommes perdus, nous avons perdu le chemin ; ce chemin du retour est l’initiation.

Pendant plusieurs vies, nous avons erré d’un côté à un autre sans aucun sens, et ce n’est que maintenant que nous avons la gnose dans nos mains qu’il nous est possible de reprendre le chemin que nous avons abandonné un jour. Mais il faut être très disposé à le faire, c’est pour cela qu’on leur demande :

« Le premier prêtre : « Etrangers, qu’est ce qui vous pousse à pénétrer dans nos murs ? » Tamino : « l’amitié et l’amour ». Le premier prêtre : « Es tu préparé à lutter pour les conquérir avec ta vie ? » Tamino : « Oui ». Le premier prêtre : «  tu te soumettras à chaque épreuve ? » Tamino : « A chacune d’elles ! » Le premier prêtre : «  donne moi ta main, comme cela ! »

Tamino est l’exemple de ce que nous devons réunir, avoir de la fermeté sur le chemin, être disposé à tout comme le dit l’axiome de l’arcane 19 : « Prends le bouclier de ta foi et avance d’un pas décidé que ce soit en faveur du vent ou contre tous les vents ». Ceci est très différent de ce que nous sommes, nous sommes représentés par Papageno vu l’état d’indécision dans lequel nous nous trouvons.

Le Silence intérieur

lumiere

Les prêtres entrent avec des torches à la main et demandent à Papageno s’il veut lutter pour acquérir la sagesse et l’amour, mais il ne veut rien savoir de tout cela, il se contente d’avoir du pain et des vêtements ; par contre il ne refuse pas de trouver une petite femme.

Pour comprendre cette partie de l’œuvre, il faut comprendre qu’il existe quatre genres de femmes : la femme Eva-Vénus celle qui boit, se drogue, se prostitue, ment, commet l’adultère etc.…. La Vénus-Eva, c’est la femme au foyer, perfectionniste qui cherche à avoir son foyer bien formé, à éduquer ses enfants, qu’ils l’aiment, qui désire avoir de l’argent etc.…. qui ne fait de mal à personne, mais qui n’aspire à rien de spirituel.

La femme Vénus Urania est la femme qui, en plus d’être une bonne maîtresse de maison, une mère exemplaire, accomplit tous ses devoirs de femme, de fille, d’épouse, elle est travailleuse, professionnelle etc.… elle travaille pour se transformer spirituellement, elle cherche à désintégrer ses défauts psychologiques, elle aide l’humanité et transmute ses forces créatrices, ce type de femme est un idéal pour les étudiants de la gnose. La femme Urania Vénus est la femme déjà auto réalisée, la femme qui a réussi la mission de sa vie, une Jeanne d’Arc, une Hélène Petronila Blavatsky, véritables phares de lumière pour l’humanité.

Nous comprenons clairement que Papageno est le symbole de la femme ou de l’homme qui se contente d’avoir de la nourriture, de la boisson, et du sommeil. Ceci n’est pas un délit, la divinité n’est pas contre cela, simplement on n’aime pas le chemin intérieur, on ne cherche pas à se révolter  intérieurement, le chemin secret ne nous appelle pas. Mais, évidemment pour réussir une stabilité dans sa vie, il est nécessaire aussi d’avoir un certain niveau de moralité, de passer certaines épreuves, pas aussi élevées que sur le chemin secret, mais suffisamment pour obtenir du bonheur dans son foyer.

La Sagesse et l’amour sont les colonnes principales de la Loge Blanche, elles sont aussi les piliers de tout bon foyer et sont les bases pour que n’importe quelle entreprise triomphe. C’est pour cette raison que les prêtres demandent à Papageno s’il est disposé à suivre les lois du temple car Sarastro, le prêtre solaire a une femme habillée comme lui, pour lui, qui s’appelle Papagena, s’il est disposé à mourir si c’est nécessaire ; évidemment on ne parle pas de la mort du corps physique, mais plutôt au fait de ne pas transgresser, ne pas voler et ne pas commettre d’adultère etc.

Papageno doit garder le silence. Le prince Tamino aussi doit rester silencieux devant Pamina. L’épreuve du silence a beaucoup de niveaux, car il ne s’agit pas seulement de ne pas dire d’idioties, de grossièretés, de médire, de maudire, de faire des intrigues, etc.… mais il y a plus encore, il est important de ne pas parler avec son langage intérieur des scènes que nous vivons, de ne pas juger les autres ni avec sa langue physique ni avec sa langue intérieure.

« Nous devons faire le silence intérieur de tout ce qui se trouve dans notre mental ; une personne, un fait, un sujet personnel ou en rapport avec une autre personne, ce que l’on nous a raconté, ce qu’a fait untel etc.… mais aussi ne pas en parler avec notre langue intérieure, sans aucun discours intime…

Apprendre à se taire non seulement avec sa langue extérieure, mais aussi avec sa langue secrète, intérieure, ceci est extraordinaire, merveilleux.

Beaucoup de personnes se taisent mais avec leur langage intérieur se lâchent contre leur prochain. La discussion intérieure vénéneuse et mauvaise produit de la confusion intérieure » (Samael Aun Weor. Psychologie Révolutionnaire).

L’épreuve du silence doit se faire tout au long de notre vie, nous avons besoin d’avoir moins d’égotisme et de penser plus au bien être des autres.

La tentation

Et comme si cela ne suffisait pas, l’élimination de tous les défauts psychologiques intervenant pour faire bon usage du verbe est un travail titanesque, digne d’un Hercule, d’une femme ou d’un homme Tigre du Mexique antique, mais ce n’est pas tout...

Les traditions initiatiques du monde entier disent clairement que l’aspirant à l’initiation doit transcender les tentations ; nous pouvons les trouver dans l’évangile de Bouddha, lorsque le démon Mara, envoie ses trois très belles filles séduirent sexuellement le grand initié Bouddha, elles essayent de le faire tomber en tentation employant des enchantements des plus sophistiqués. C’est parce que l’épreuve du silence prend une autre forme dans cette partie de l’œuvre que les prêtres avertissent Tamino et Papageno :

« Gardez vous des insinuations féminines : c’est le premier devoir de l’alliance ! Des hommes sages se sont perdus, ils ont commis des fautes et ne s’en sont pas rendu compte. Finalement ils se virent abandonnés, et leur fidélité moquée ! Ils se sont tordus les mains inutilement, la mort et le désespoir furent leur récompense ».

Indubitablement, ils parlent des tentations sexuelles qui se terminent toujours en désastres dans la vie, lorsque celles-ci ne sont pas transcendées. La tentation est feu, mais celui qui la vainc obtient la lumière.

C’est alors, qu’après les avertissements de rigueur, les prêtres abandonnent Tamino et Papageno, et quelque temps après apparaissent trois femmes de la Reine de la Nuit qui essayent de les faire échouer dans leur mission, comme les prêtresses de la tentation des perses dans les temps passés, précisément dans les rituels de l’initiation, ou bien les femmes-fleurs qui séduirent les chevaliers du Graal dans l’œuvre de Parsifal de Richard Wagner.

« La séduction des femmes-fleurs de Klingsor, le Mage Noir, est aussi une tradition parmi les asiatiques. Il n’existe pas d’héros qui ne soit pas passé par elle » (Samael Aun Weor. Le Parsifal dévoilé).

Les trois dames, font tout leur possible pour qu’ils faillent à leur serment de ne pas parler à la femme, de ne pas tomber en tentation, la femme dans ce cas, est le symbole de la séduction très similaire à Eve dans la mythologie hébraïque, mais elle ne se réfère pas spécifiquement à la femme, c’est une personnification de la tentation en elle-même et elle est certainement dirigée à tous, que nous soyons hommes ou femmes. Nous ne devons pas prendre les choses littéralement, chaque personne apparaissant dans cette œuvre est le symbole d’une émotion, d’un désir, d’un défaut, qui en réalité se trouve en chacun de nous.

les dames

Tamino, le prince, arrive parfaitement à se contenir devant les trois dames, Papageno est faible et ce n’est seulement qu’avec l’aide de Tamino qu’il arrive plus ou moins à passer l’épreuve. Les prêtres du temple se rendent compte de la présence des femmes qui ont profané le temple, c'est-à-dire qu’il est en danger de séduction, de tentation et ils font en sorte qu’elles disparaissent.

Les prêtres apparaissent accompagnés par les neuf sons sacrés (trois fois trois) qui sont entendus au début de l’œuvre, indiquant clairement les mystères de la porte numéro neuf ou arcane de l’ermite du tarot, représentant l’initiation et le travail avec la transmutation de l’énergie sexuelle.

L’un d'eux se dirige vers Tamino en le félicitant d’avoir passé l’épreuve ; l’étudiant a réussi à vaincre les tentations sexuelles, celles qui sont faciles à identifier, car elles sont évidentes, elles sont de nature grotesque, mais nous sommes nombreux à échouer en elles, il y a, bien sûr, des épreuves plus difficiles qui devront être passées et pour cela le prêtre lui dit :

« Ton ferme et viril comportement a vaincu. Mais tu devras encore parcourir plusieurs chemins âpres et dangereux ! »

Entretemps, Papageno (les êtres humains qui n’ont pas d’aspirations spirituelles) s’évanouit, il ne comprend pas pourquoi il doit passer par autant de dangers pour obtenir sa Papagena.

Il est évident que si on ne veut rien connaître du chemin spirituel, il faut quand même mériter son partenaire, il faut passer au moins le plus grossier ; ne pas commettre l’adultère, avoir au minimum une conduite droite et être fidèle.